The Weeknd sait qu'il n'a plus rien à prouver concernant sa carrière, déjà internationale et parcourue de récompenses. Dans cette optique, il a voulu utiliser cette notoriété pour donner au monde du grand art, sortant des habitudes commerciales maussades que l'on trouve en top tendance. Je trouve d'ailleurs que le personnage que l'artiste a utilisé ses derniers mois pour promouvoir son album est très représentatif de ce théâtre de la notoriété que doivent jouer les célébrités. Cet album est selon moi son album de la maturité, après les 3 albums visant avant tout le grand public, qui ont été Kiss Land, Beauty behind the Madness et Starboy, il expose maintenant dans After Hours (merci pour le nom Scorsese) une oeuvre raffiné et qui nécessite davantage de réflexion. Cela me rappelle beaucoup ses débuts, avec sa fameuse Trilogy composé de ses 3 premières mixtapes. Proposant un changement par rapport à son style habituel, il va sortir un peu du rap et de la RnB (ou, pour cette dernière, plutôt la remettre au goût du jour) pour mettre en avant des sonorités Synthpop et Synthwave nous ramenant directement dans les 80's. Sa voix va permettre le partage d'une vraie émotion, plus humaine que jamais, et dont les textes sont d'une remarquable poésie. De même, l'utilisation permanente et même majoritaire de claviers apportent un côté planant à ses morceaux et nous rappellent Kavinsky ou encore Depeche Mode. Ce qui fait surtout la valeur de cet album c'est ce mélange des atmosphères, parfois plutôt pop, parfois plutôt RnB, parfois rien de tout ça et juste du The Weeknd. After Hours, c'est l'invitation à un voyage, exactement ce qu'il nous fallait en cette période de confinement, et un voyage qui j'espère saura toucher le plus de monde possible.