Cet album d'ambient regroupe plusieurs travaux de l'ancien leader de Japan, sur lesquels interviennent des invités de marque tels que Robert Fripp et Kenny Wheeler (pour ne citer qu'eux). Le résultat est des plus convaincants, même si certains titres s'avèrent légèrement dispensables (je pense surtout à A Brief Conversation Ending in Divorce).
Il faut dire que l'entame du disque et sa conclusion constituent indéniablement les deux sommets de Alchemy. En effet, le premier morceau, décomposé en trois parties distinctes, plonge l'auditeur dans une ambiance proche des travaux de Peter Gabriel (notamment en raison de son climat très "world-ambient"). Le dernier morceau, Steel Cathedrals, est, quand à lui, un superbe instrumental, à l'atmosphère à la fois sombre et prenante. En outre, cette ultime plage est traversée par des samples vocaux (issus de conversations de Jean Cocteau ?), qui apportent à celle-ci un aspect extrêmement énigmatique. Enfin, les interventions lumineuses de Kenny Wheeler au bugle (couplées à celles, menaçantes et métalliques, de Robert Fripp), sont la cerise sur le gâteau: elles justifient presque à elles seules l'intitulé choisi pour ce morceau.
The Stigma of Childhood (Kin) est également à ranger parmi les moments forts du disque. Il s'agit d'un excellent titre, entrecoupé par de multiples frippertronics, et baignant dans des arrangements de cordes de toute beauté.
Alchemy est donc une belle réussite de la part d'un artiste aussi singulier que David Sylvian, et un album à classer sans conteste à côté des deux chefs-d'oeuvre que sont Gone to Earth et Secrets of the Beehive.