Alma
Alma

Album de Yaron Herman (2022)

Yaron Herman – Alma – (2022)


Yaron Herman est un pianiste franco-israélien qui vit à Paris, il devait devenir basketteur raconte sa biographie, mais un accident au genou lui fit modifier ses plans de vie, et il se mit ainsi au piano à l’âge de seize ans. Voici son dixième album, le premier que j’écoute, l’exercice est solitaire, il demande une bonne concentration du pianiste, mais aussi de la part de l’auditeur, non pas que l’album soit difficile mais il faut suivre le fil de l’écoute, pour en apprécier le charme qui ne se dévoile que lentement.


Hormis quatre pièces qui sont des reprises, « All The Things You Are » le standard bien connu, « Après un rêve » de Gabriel Fauré, « Yesh Li Sikuy » d’Eviatar Banai et « How Dare A Star » de Matti Caspi, les autres sont des pièces improvisées. Elles sont le plus souvent courtes et au nombre de dix-sept au total.


Inutile donc de vouloir suivre le fil d’un long ruban qui se déploierait à la façon d’un « Köln Concert » de Keith Jarrett, car les courtes séquences s’enchaînent chacune avec sa spécificité, pourtant il y a un liant évident qui rattache les morceaux les uns aux autres, et si le nom de Jarrett arrive sous mes doigts, ce n’est pas par hasard, car si le lien est brisé par la courte rupture entre les pièces, il semble bien qu’une forte identité habite l’album.


Chacune des lettres du mot « Alma » qui désigne le nom de l’album, regroupe également quatre ou cinq pièces de l’album. Ainsi la première lettre « A » correspond aux quatre premiers titres, « Forever Unfolding », « Cards », « Rituel » et « Magnolia ». L’œuvre s’articule donc autour de quatre ou cinq pièces qui s’assemblent, pour créer au final, une harmonie générale, c’est ce qu’il me semble devoir retenir à propos de l’architecture de cet album de cet album.


Côté son c’est vraiment parfait, condition indispensable à l’écoute du piano solo, il faut dire que l’œuvre a été enregistrée au Studio de Meudon & Salle Colonne, puis mixé et masterisée aux Studios La Buissonne, ce qui se fait de mieux par chez nous.


On peut sentir percer parfois un aspect « classique » dans la musique, bien que l’approche jazz ou moderne soit prépondérante, cet album ne peut donc échapper à cette influence « européenne » qui perce et pourrait qualifier assez bien l’album. On remarque une recherche mélodique constante ainsi qu’une variété rythmique qui favorise des ambiances très différentes, parfois joyeuses et dynamiques mais plus souvent romantiques ou nostalgiques, il peut également être un disque échappatoire ou d’endormissement, mais en aucun cas un album de voiture, ou alors, à la rigueur, de nuit…

xeres
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le 10 janv. 2023

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