Future Nostalgia
je ne m'attendais a rien et bordel je dois dire que Tory Lanez nous a cuisiné un véritable délice a la sauce 80s, quelle claque! je n’avais jamais écouté un morceau du chanteur avant que spotify...
Par
le 26 août 2024
La sortie de "Alone At Prom (Deluxe)" en novembre 2023 s’inscrit dans un contexte particulièrement délicat pour Tory Lanez. L’artiste canadien, connu pour sa polyvalence et son audace artistique, fait face à des démêlés judiciaires qui ont largement polarisé l’opinion publique. En effet, Lanez a été reconnu coupable dans l’affaire impliquant Megan Thee Stallion, où il a été accusé de lui avoir tiré dessus en 2020. Condamné à une peine de prison, Tory Lanez reste au cœur des controverses, mais cette édition deluxe démontre qu’il refuse de se laisser réduire à cette seule affaire. L’album, présenté comme une extension de son alter ego Ashton Rain, est autant une échappatoire qu’une déclaration artistique, où Lanez s’efforce de détourner l’attention de ses problèmes juridiques pour la recentrer sur sa musique."Alone At Prom (Deluxe)" est ainsi une tentative de réhabilitation artistique, un projet ambitieux qui plonge dans les sonorités des années 80 avec un hommage vibrant à une époque où l’amour, la mélancolie et le glamour régnaient en maître. Tory Lanez, malgré ses problèmes personnels, rappelle ici qu’il est un créateur habile et visionnaire.
"Alone At Prom (Deluxe)" de Tory Lanez est une œuvre audacieuse, un véritable hommage aux années 80, qui marque un tournant dans la carrière d’un artiste souvent associé au R&B et au rap contemporain. Avec cette édition enrichie de dix nouvelles pistes, Tory Lanez – ou plutôt son alter ego Ashton Rain – plonge encore plus profondément dans les sonorités rétro, jouant habilement avec des influences synthwave, pop-funk et new wave, tout en y insufflant une touche moderne.Dans cette critique, je vais vous emmener à travers chaque nouvelle piste de cette édition deluxe, en explorant non seulement leur structure musicale et leurs influences, mais aussi leur impact émotionnel et narratif. Spoiler : ce projet n’est pas parfait, mais il est indéniablement ennivrant.
1. "Prom King // Love On Acid"
Dès les premières secondes de l’album, "Prom King // Love On Acid" annonce la couleur. La production s’ouvre sur des nappes de synthés majestueuses et des percussions électroniques qui rappellent inévitablement "Forever Young" d'Alphaville. Ce choix d’introduction est judicieux : il plante immédiatement une ambiance nostalgique et grandiose.Mais ce qui rend ce morceau exceptionnel, c’est son évolution en deux temps. La transition vers "Love On Acid" est audacieuse, basculant dans une atmosphère beaucoup plus sombre et psychédélique. Le contraste entre la première partie lumineuse et la deuxième, presque introspective, illustre parfaitement l’ambition narrative de l’album. Ce morceau, c’est un peu le prom de rêve qui tourne au bad trip, une exploration des dualités que l’on retrouve tout au long du projet.
Mon avis : C’est une introduction magistrale. La nostalgie est palpable, et le changement d’ambiance est exécuté avec une fluidité impressionnante. Un coup de maître.
2. "Crystal Strawberry"
Si le premier morceau m’a complètement convaincu, "Crystal Strawberry" me laisse plus mitigé. L’exploration de la synthwave est intéressante, et l’ambiance générale est assez immersive, mais il manque quelque chose pour vraiment me transporter. Peut-être est-ce la mélodie, qui ne parvient pas à marquer autant que sur d’autres morceaux de l’album, ou un manque de dynamique dans la structure.Cela dit, on ne peut pas nier la richesse de la production. Les synthés atmosphériques et les basses analogiques donnent une texture captivante, et le morceau s’intègre bien dans l’ensemble de l’album. Mais pris individuellement, il n’a pas le même impact émotionnel.
Mon avis : Une tentative honorable, mais pas mémorable. Tory Lanez montre qu’il maîtrise l’esthétique des années 80, mais ici, la substance manque.
3. "Wilona's Workshop"
Là, c’est autre chose. "Wilona's Workshop" est une véritable bouffée de groove, avec une ligne de basse funky qui donne envie de danser dès les premières notes. Ce morceau incarne l’essence même de ce que l’on aime dans les années 80 : une musique qui fait bouger tout en restant sophistiquée.La production est impeccable, et chaque élément – des riffs de synthé aux percussions électroniques – est parfaitement dosé. Il y a aussi une certaine chaleur organique dans ce morceau qui contraste avec la froideur mécanique de certains autres titres. Une véritable pépite.
Mon avis : Clairement un des moments forts de cette édition deluxe. Impossible de ne pas se laisser emporter par ce groove irrésistible.
4. "Hurts Me" (avec Trippie Redd et Yoko Gold)
Une autre réussite. "Hurts Me" est une ballade électronique mélancolique qui brille par la synergie entre Tory Lanez et ses collaborateurs. Trippie Redd, souvent sous-estimé pour sa capacité à s’intégrer dans des contextes musicaux différents, se fond parfaitement dans cette production aux accents rétro. Quant à Yoko Gold, il apporte une douceur qui équilibre la puissance vocale de Tory. La production est riche et texturée, avec des couches de synthés qui enveloppent l’auditeur dans une ambiance à la fois intime et dramatique. C’est un morceau qui frappe fort sur le plan émotionnel.
Mon avis : Une superbe collaboration qui prouve que Tory Lanez sait s’entourer. Ce morceau mérite qu’on y revienne encore et encore.
5. "Alexa Loves It"
Malheureusement, tous les morceaux de cette édition deluxe ne sont pas aussi marquants. "Alexa Loves It" fait partie de ceux qui, bien que techniquement solides, peinent à se démarquer. L’idée de base est intéressante, et la production reste fidèle à l’esthétique générale de l’album, mais la mélodie manque de mordant, et l’ensemble paraît un peu générique. Cela dit, même un morceau "oubliable" dans cet album reste agréable à écouter grâce à la qualité de la production.
Mon avis : Pas désagréable, mais loin d’être mémorable. Un titre que je ne retiendrai probablement pas.
6. "Splash.Wave.Repeat (Interlude)"
Cet interlude est une véritable pause vaporeuse dans l’album. Les effets aquatiques, les nappes de synthé et l’absence de voix donnent à ce morceau une qualité cinématographique. C’est un moment de respiration qui permet de se recentrer avant d’aborder les morceaux suivants. Même si ce n’est qu’un interlude, je trouve qu’il apporte une profondeur narrative à l’album. Il évoque des images de solitude et de réflexion, en parfaite adéquation avec le thème général.
Mon avis : J’adore cette ambiance planante. Une belle réussite pour un interlude.
7. "Poison Ivy"
Ah, "Poison Ivy". Si je devais choisir un morceau sous-estimé de l’année, ce serait celui-ci. Dès les premières secondes, on sent l’influence de Michael Jackson, non seulement dans la production mais aussi dans la performance vocale de Tory Lanez. Il canalise l’énergie du roi de la pop avec une aisance déconcertante.Ce morceau est un bijou de production, avec une ligne de basse funky, des percussions entraînantes et une mélodie qui reste en tête. Il capte l’essence des années 80 tout en y ajoutant une touche contemporaine.
Mon avis : Une MASTERCLASS. Tory ramène littéralement Michael Jackson à la vie sur ce morceau. C’est probablement mon préféré de l’album.
8. "Sex Anonymous" (avec Yoko Gold)
Avec "Sex Anonymous", Tory Lanez revient à une ambiance plus sensuelle, mais le résultat est un peu inégal. Les voix robotisées, qui rappellent Daft Punk, Roger Troutman ou Zapp, ajoutent une touche intéressante, mais la production manque d’originalité par rapport à d’autres morceaux.Cela dit, le morceau reste agréable, et les harmonies vocales sont impeccables. Il s’inscrit bien dans le concept global de l’album, même s’il n’atteint pas les sommets de certains autres titres.
Mon avis : Pas mal, mais sans plus. Un morceau que je qualifierais de bon filler.
9. "Shut Up & Love"
"Shut Up & Love" reprend également ces voix robotisées, mais cette fois-ci, elles sont utilisées de manière plus marquante. L’ambiance sensuelle du morceau est irrésistible, et la production, avec ses synthés enveloppants et ses percussions minimalistes, est parfaitement calibrée.C’est un morceau qui incarne l’essence de ce que l’on aime dans cet album : une combinaison de nostalgie et de modernité, servie par une production impeccable.
Mon avis : Un titre sensuel et addictif. Une belle réussite.
10. "Kame House"
Enfin, "Kame House" clôture cette édition deluxe sur une note plus expérimentale. Le titre, qui fait référence à Dragon Ball, évoque une certaine nostalgie geek, mais la production reste assez minimaliste. Si l’ambiance générale est agréable, le morceau manque d’un élément mémorable pour vraiment marquer.
Mon avis : Sympathique, mais sans plus. Une conclusion honnête, mais pas transcendante.
Conclusion : un hommage réussi aux années 80
Avec "Alone At Prom (Deluxe)", Tory Lanez prouve une fois de plus qu’il est l’un des artistes les plus polyvalents de sa génération. Ce projet, porté par son alter ego Ashton Rain, est bien plus qu’un simple hommage aux années 80 : c’est une œuvre immersive, à la fois nostalgique et innovante, qui explore les thèmes de l’amour, de la solitude et de la passion. Bien sûr, tout n’est pas parfait : certains morceaux sont moins mémorables que d’autres, et le projet aurait peut-être gagné à être plus concis. Mais dans l’ensemble, c’est une réussite. Tory Lanez réussit à capturer l’essence d’une époque tout en y ajoutant sa propre touche.
Note finale : 8/10.
Un album à écouter, ne serait-ce que pour les pépites comme "Prom King // Love On Acid", "Wilona's Workshop" et "Poison Ivy".
Créée
il y a 6 jours
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Alone At Prom
je ne m'attendais a rien et bordel je dois dire que Tory Lanez nous a cuisiné un véritable délice a la sauce 80s, quelle claque! je n’avais jamais écouté un morceau du chanteur avant que spotify...
Par
le 26 août 2024
La sortie de "Alone At Prom (Deluxe)" en novembre 2023 s’inscrit dans un contexte particulièrement délicat pour Tory Lanez. L’artiste canadien, connu pour sa polyvalence et son audace artistique,...
il y a 6 jours
Du même critique
Kendrick Lamar est connu pour transcender les attentes. Avec GNX, il livre non seulement un album puissant, mais aussi un manifeste, un point culminant après une année marquée par sa rivalité...
le 24 nov. 2024
13 j'aime
2
Je faisais parti des gens qui ne comprenaient pas la hype qu'il y avait dernièrement autour de XXXTENTACION. À l'époque le seul morceau qui l'a fait connaître était "Look At Me !" et je voyais X...
le 31 août 2017
13 j'aime
Je ne connaissait pas vraiment Joey Badass à la base. J'avait juste écouté quelques sons de B4D.A $$ (comme Christ Concious) et de sa mixtape 1999 qui était d'ailleurs très bonne. Mais je n'avais...
le 9 avr. 2017
13 j'aime