Cecil Taylor Ensemble – Always A Pleasure (1996)


Voici un album signé par le Cecil Taylor Ensemble qui nous présente une suite en quatre mouvements, « Always A Pleasure ». Ça s’est déroulé en Allemagne, un pays qui a beaucoup inspiré Cecil Taylor, il a, en effet, enregistré de superbes albums outre Rhin, celui-ci est l’enregistrement d’un concert qui s’est donné pendant le « Workshop Freie Musik », le huit avril quatre-vingt-treize, à l’« Akademie Der Künste » de Berlin.


Ils sont sept, et ce sont de grands musiciens dont il faut donner les noms, Taylor est au piano, Longineu Parsons est le trompettiste, c’est le français de la bande, Harri Sjöström est au sax alto, Charles Gayle au ténor, Tristan Honsinger au violoncelle, Sirone à la contrebasse et Rashid Bakr à la batterie.


Parlons de Charles Gayle, puisqu’il est ici en sideman, on pourrait même imaginer qu’il remplace Jimmy Lyons, complément idéal de Cecil Taylor, disparu en quatre-vingt-six. Il y a quelques similitudes qui laissent espérer le meilleur, en effet les deux, Charles et Jimmy, sont ancrés dans le bop, ou le free-bop, un pied dans les années soixante, et l’autre dans le free jazz, ce qui les rapproche et bénéficie à Cecil Taylor dont le jeu s’équilibre ainsi, il n’a jamais en effet trouvé meilleur partenaire que Jimmy Lyons !


Par contre, la complicité entre le ténor et le pianiste ne va malgré tout pas de soi, dans un ensemble à sept, dont trois souffleurs, par ailleurs ils ne se connaissent pas tant que ça, bien qu’ils s’apprécient l’un, l’autre. Les amateurs de Charles Gayle le connaissent généreux et prolixe, repoussant sans cesse les limites, ici il est peu dans l’ombre, effacé, sans doute trop modeste, il prend cependant la part du lion sur « Third », et c’est phénoménal.


On pourrait dire que l’axe Taylor, Sirone, Rashid Bakr mène un peu la danse, les solistes se greffant à tour de rôle, Charles dans le spectre droit, Parsons au centre et Sjöström au centre gauche. Taylor, dans l’entièreté du côté gauche tient tout ce petit monde entre ses doigts, égal à lui-même, incontournable et en position centrale, c’est bien lui l’architecte en ce lieu, compositeur également.


Il veille à ce que chacun ajoute, Tristan Honsinger n’est pas le dernier à se manifester, parfois en toile de fond, mais aussi de temps en temps en soliste, à l’avant, comme dans la partie « Fourth », où il excelle. Cet album est décidément très copieux, très dense et plein de promesses encore, on aurait aimé qu’elles se concrétisent à nouveau, mais, hélas, le destin en a décidé autrement.


Créée

le 13 sept. 2023

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xeres

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