Am I Lady Gaga ?
Avant de converser sur cet album, il convient d’en narrer les origines. 12 Février 2017, 59ème cérémonie des Grammy Awards : Lady Gaga et Metallica partagent la scène pour une performance live qui...
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le 27 févr. 2019
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Avant de converser sur cet album, il convient d’en narrer les origines.
12 Février 2017, 59ème cérémonie des Grammy Awards : Lady Gaga et Metallica partagent la scène pour une performance live qui restera dans les annales du cringe.
Pêle-mêle :
Mais ce que peu de gens savent, c’est ce qu’il s’est passé à la suite de cette franche tranche de rigolade : James Hetfield, irrité après pareil naufrage, accusa Lady Gaga d’avoir elle-même saboté son micro dans le but de renforcer son côté bad girl, mis à mal depuis la sortie de son dernier album Joanne. Ce que la chanteuse américaine réfuta, prétextant qu’elle aurait pu tout aussi bien lécher un donut comme Ariana Grande, clasher Nicki Minaj ou lâcher un like à Kanye West sur Twitter pour ce faire. James Hetfield répondit simplement qu’il aimait bien son crop top. Lady Gaga acquiesca.
1 Bad Romance et 9 mois plus tard, Poppy venait au monde dans le plus grand secret. Et comme son prénom le laisse entendre, la jeune fille n’était pas désirée, et fut par conséquent cachée aux yeux de tous. En vain, car il n’a guère fallu longtemps pour que la supercherie éclate au grand jour.
Pour faire simple, Am I a Girl ? représente tout ce qu’aurait dû être ce crossover entre Lady Gaga et Metallica. La comparaison avec la popstar américaine est omniprésente du début à la fin de l’album. On reconnaît ainsi facilement les structures de Born this Way sur Iconic, ou de Beautiful, Dirty, Rich sur Fashion after All. Ces similitudes avec la Lady Gaga époque Mother Monster, de prime abord déconcertantes, s’incorporent finalement bien dans l’écoute de ce disque, tant chaque morceau (ou presque) est un banger dance pop en puissance.
De plus, réduire Am I a Girl ? à une pâle copie de The Fame Monster serait aussi abusif que d’assimiler le couvre-chef affiché sur la couverture à un képi nazi bling bling. Sa voix, beaucoup plus légère et fluette, ne saurait bien évidemment être comparable, mais c’est également dans l’incorporation de sonorités glitch pop, hard rock et métal que la jeune artiste se démarque de son illustre contemporaine.
Ces éléments sont particulièrement visibles dans la deuxième partie de l’album, notamment sur les excellents Hard Feelings ou Play Destroy. Il faut entendre toute la douceur, toute la candeur avec laquelle la voix de la petite Poppy vient se fracasser aux murs de cordes saturées et de percussions extrêmement puissantes, pour saisir l’étendue de son talent. La chanteuse s’amuse à alterner entre ces deux univers et à jouer de son image de poupée trash, jusqu’à finir par les mêler tout à fait sur le loufoque morceau de clôture X, où on oscille entre les ambiances cauchemardesques et le franchement kitsch, à la manière d’un générique d’anime japonais. Ajoutez ça et là quelques gimmicks suraigus, et vous aurez devant vos oreilles ébahies un joyeux bordel, assez jouissif à écouter.
Seul Aristocrat, avec son intro à la guitare trop caricaturale pour être crédible, est véritablement en-dessous. Pour le reste, c’est du tout bon. Alors oui, c’est limité, oui, c’est répétitif dans une certaine mesure, mais c’est fait avec tellement de générosité et sans prise de tête aucune qu’on ne peut que se laisser porter par l’univers joyeusement glauque et décalé de la prometteuse Poppy, dont les refrains dévastateurs n’ont pas fini de nous hanter.
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le 27 févr. 2019
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