Antics
7.3
Antics

Album de Interpol (2004)

Auteurs il y a deux ans de l'éminent Turn on the Bright Lights, véritable train fantôme où erraient de jolis spectres des eighties, les quatre gandins d'Interpol, toujours aussi élégamment affublés, reviennent avec Antics, second recueil plus apaisé mais tout aussi poignant. Enregistré dans le Connecticut aux côtés des membres de TV On The Radio qui, au même moment, y échafaudaient leur Desperate Youth, Blood Thirsty Babes, Antics commence avec des chœurs, placides certes, mais menaçants comme des hirondelles volant au niveau de la mer, des piranhas prenant l'apéro. Et il ne faut attendre que le deuxième morceau, l'exacerbé Evil, pour que la tempête, dont on savait les dandys d'Interpol totalement capables, reprenne : un déluge de guitares terroristes, ce tourbillon patibulaire et inquiétant qu'on s'était pris en pleine figure lors de concerts inspirés, sombres et tendus. Examinées de plus près, les chansons d'Interpol semblent en effet s'être un (tout petit) peu apaisées. Finis les chichis, Interpol tente aujourd'hui d'apprivoiser ses mauvaises manières : il abuse moins des voix trafiquées, modère davantage les effets, dit bonjour à la dame au lieu de lui crier d'aller mourir. Ainsi ce NARC, troisième morceau capiteux et troublant, ou le suivant Take You on a Cruise : les exclamations ampoulées d'hier cèdent aujourd'hui leur place à des récitations moins emphatiques, plus flegmatiques, mais toujours aussi lascives et agissantes. Compilées sur un seul et même disque, les chansons d'Interpol constitueraient la bande-son idéale des chasseurs d'éclairs et de tous les Haroun Tazieff de la Terre. Comme ce premier single téméraire Slow Hands, meilleur morceau d'Antics. Interpol y envoie des fusées de détresse, souveraines et agissantes, bien que déjà aperçues maintes fois ailleurs. Antics continue en effet de ressembler à un (très bon) condensé de la musique des autres. Çà et là, on y croise les esprits de Bowie, de The Fall ou des Chameleons' Des revenants essentiellement anglais qui, après avoir traversé l'Atlantique, semblent s'être égarés dans le New Jersey et hantent, aujourd'hui plus que jamais, les allées de New York. Comme si le label Factory de Manchester avait décidé de rouvrir ses portes à Brooklyn, avec Radio 4, The Rapture ou Liars en estafettes de luxe. (Inrocks)


Turn On The Bright Lightsest vieux d'à  peine deux ans, mais Interpol semble faire partie du décor depuis des lustres, avec ses tics nombreux et ses éclairs de génie, notables mais plus parcimonieux. À l'heure d'enregistrer le fatidique deuxième album, le groupe ne semble donc pas s'être posé trop de questions : même producteur, même studio. Sans surprise, Antics navigue entre condescendance et certitude (parfois avérée) d'avoir les épaule solides. Le point faible, c'est une première partie plutôt indigente, où, selon son degré d'attachement à  la carnation diaphane de Paul Banks ou aux rouflaquettes de Daniel Kessler, on pourra trouver le songwriting d'Interpol, soit beaucoup moins caricatural, par rapport aux formules qui bâtissaient leur premier Lp tout en révélant son artificialité, soit beaucoup moins accrocheur, comme si la trop grand confiance de la formation en ses capacités et sa volonté de livrer un nouvel opus dans des délais raisonnables ne lui avait permis d'accoucher que d'une série de faces B mécaniques et tout juste concertées (Evilet Take You On A Cruisesont d'une vacuité sidérante, quand Narcrelève à  peine la tête grâce à  sa rythmique disco - une béquille bien galvaudée à  New York). Mais, comme la fois précédente, le combo, peut-être plus malin qu'on ne le pense, a une nouvelle fois gardé le meilleur pour la fin. Public Pervertet Length Of Love retrouvent l'efficacité de The Newet Leif Erikson, et A Time To Be Smallse révèle d'une exemplaire parcimonie. Pourtant, quand ne viennent en tête que des qualificatifs de bulletins scolaires (capable, peut mieux faire...), la certitude demeure d'avoir encore affaire à  des morveux, et non aux imprécateurs en noir qu'on essaie de nous vendre à  tout prix. (Magic)
- Ecoute ça, c’est le meilleur album que j’ai acheté depuis Disintegration de The Cure !

- Arrête, on dirait Joy Division !Voici ce qu’on pouvait entendre en 2002 à la sortie de "Turn on the bright lights" le premier album d’’Interpol. Il faut dire que les onze premières chansons sombres et tendues du quatuor new-yorkais renvoyaient l’auditeur 20 ans en arrière, à l’époque de la cold-wave triomphante des Joy Division, The Smiths et autres Chamelons. L’effet de surprise passé, le deuxième album serait ‘le Révélateur’ (du génie ou de l’imposture) pour ce groupe au look soigné et impeccable. Alors qu’en est-il ? Après une entrée en matière surprenante (le tempo moyen de Next Exit évoque d’avantage les Stones que la cold wave), "Antics" révèle son contenu… surprenant ! La cold-wave tendue du premier opus a laissé la place à un rock plus accessible, brillant et efficace certes, mais sans génie. Hormis l’insidieux Not even Jail et l’imparable Slowhands, véritable « single », aucun morceau ne se détache de cet ensemble homogène et efficace de dix titres qu’est Antics (Interpol : groupe le moins prolifique du monde ?)Si l’album contient de bons morceaux rock bien ficelés (tels les C’mere, Narc ou Evil, les fans de la première heure auront du mal à reconnaître leur groupe préféré et chercheront en vain les successeurs des enragés Obstacle 1, Stella et autres PDA du premier album. Le langoureux A time to be small, dernier titre de l’album, résume presque à lui tout seul le sentiment qui nous habite à l’écoute d’ "Antics" : belles mélodies, riffs tranchants et rythmiques de plomb mais aussi prévisibilité des arrangements et relative paresse dans la composition. On attendra le troisième album pour se prononcer définitivement sur la place de cet disque dans la discographie d’Interpol… Faiblesse passagère de l’inspiration ? Ouverture vers un rock plus accessible et plus rentable ? Antics suscite davantage de questions que de certitudes.(indiepoprock)


Tous les groupes en The sortent leur deuxième album après leur apparition depuis 2 ans. Parmi tous ces groupes que l’on ne nommera pas encore une fois, il y avait Interpol, des New Yorkais bien propres sur eux, qui ont trop écouté Joy Division. Ils avaient sorti l’un des meilleurs albums de l’année : « Turn on the bright lights » était plein d’énergie, et plein de très bonnes chansons. Le rock sombre d’Interpol est de retour, et il est désormais moins noir. « Next exit » fait partir ce « Antics » tout en douceur et en retenue, avant de repartir plus rock sur « Evil » et sa rythmique terriblement efficace. Interpol n’a pas régressé, mais ont ils évolué ? C’est la question que l’on se pose à l’écoute de ce nouveau disque. Peut être se sont ils un peu apaisés. Peut être sont ils un peu plus heureux aujourd’hui ? Les pédales de delay et de reverb ont un peu été mises de coté, pour des titres un peu plus rock, et rentre dedans. « Slow Hands » est énorme, rien à redire, du grand Interpol qui rappelle que le groupe sait faire simplement des tubes dont on ne se lasse jamais. Alors même si on espérait beaucoup, on ne peut pas parler de déception, car les Ne Yorkais restent fidèles à leur niveau. Disons que ce « Antics » est un peu ce qu’est « Room on fire » pour les Strokes…C’est à dire un bon deuxième album face à une attente énorme d’un public jamais content. (liability)

bisca
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le 1 avr. 2022

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