Nous entrons dans le royaume sous-marin d’Aquaman avec cette géniale impression d’écouter une musique sous l’eau. Les premiers titres ont cette curieuse façon de paraître contenus dans une bulle sonore, semblent engloutis sous les fonds marins. Les thèmes simplistes engendrent une texture sonore étouffée : l’oreille y assiste comme collée à un coquillage au fond duquel s’agitent les vagues. Puis soudain patatras. Les envolées Remote Control reprennent le dessus, détruisent l’édifice sous-marin jusqu’alors bâti pour sauter à pieds joints dans le bruit sonore réglé sur mode automatique. L’originalité s’efface, château de sable emporté par le tout-puissant océan de conformisme. Les maux de crâne nous assaillent jusqu’aux chansons finales assez affligeantes (on les a déjà entendues mille fois non ?) voire grotesques. Aquaman est l’histoire d’un long désenchantement musical : c’est comme entendre de prime abord le chant de sirènes dans une coquille creuse qui nous en révélerait, à terme, l’artificialité fondamentale.