Arc (Live) par Messiaenique
Loin d'être scandaleux, cet album de Neil Young prouve une fois de plus que cet artiste aura touché à tout. Bien sûr, après 1980 sa discographie est loin de nous offrir des incontournables ; et pourtant, on redécouvre l'artiste sous un nouveau jour, déclinant sa personnalité en niveaux de gris sans broyer du noir comme en la période faste 73-75. Le loner tente une expérience que l'on dit similaire au "Metal Machine Music" de Lou Reed, bien qu'ici il y ait vraiment une motivation, un concept qui différencie nettement ce travail de composition de Neil Young de la terreur velvetienne de 75 qui ne fait pas le moindre effort de mélodie dans un déluge éparse de bruit. Ici on approche plus de l'esprit Keiji Haino (icône japonaise d'avant-garde de l'underground bruitiste). Une longue piste de collages de son enregistrement de Weld ne peut que faire s'indigner les fans trop vissés sur leur "Harvest" et qui se rassurent avec le dernier "Chrome Dreams II". Pour ma part, je trouve cela fantastique d'audace, on peut rapprocher cet album à son "Trans" de 1983, mal-aimé des fans alors que Neil Young au vocoder est tout juste génial et mérite mieux. Un disque tout à fait expérimental qui rend davantage sympathique ce personnage profondément humain, cet artiste entier qu'est Neil Young. A écouter pour l'expérience.