Arktis.
7.3
Arktis.

Album de Ihsahn (2016)

Arme non conventionnelle de déconstruction massive

Je suis toujours mystifié avec les albums de Ihsahn: je ne sais pas si c’est lui qui change constamment de style ou moi qui oublie d’un coup sur l’autre, mais ce Arktis. m’a une fois de plus pris par surprise avec un mélange détonnant de heavy-metal classique et de black-metal, avec un – gros – soupçon de progressif par-dessus.


Il faut dire qu’à l’origine, Ihsahn faisait du black-metal; ça s’entend – genre, « y’en a aussi ». Mais Arktis. – le point fait partie du titre – fait également la part belle à des mélodies plus classiques, que ce soit dans le genre New Wave of British Heavy-Metal ou aux sonorités plus années 1970 à la Ghost, voire à de l’électro, le tout avec un côté très prog dans les compositions.


Arktis. compte dix pistes, calibrées entre quatre et six minutes, pour un poil plus de quarante-deux minutes; ce n’est pas très long, mais pour un engin de ce type, c’est un gabarit qui évite d’en faire trop – ou pas assez. Le juste milieu, en quelque sorte; profitez-en, c’est un peu la dernière fois que vous voyez quelque chose de normal.


Un peu comme tous ces groupes bizarres dont je vous ai parlé récemment, genre Hypno5e ou Thy Catafalque – qui mélangent un peu tout et n’importe quoi, façon « petit-déjeuner complet passé au mixer », Ihsahn propose un ensemble qui, sur le papier, a l’air franchement indigeste, mais qui, à l’écoute, passe tout seul.


Alors, OK, c’est parfois un peu grumeleux et si on n’a pas des goûts un chouïa éclectiques en la matière, on risque le collapsus de l’oreille. Disons que, quand on chouine que le métal, c’est tout convenu et plan-plan, ça fait quand même du bien d’écouter un bidule comme ce Arktis.


Ainsi on a des passages black/death mélodiques, comme avec « Mass Darkness », mais aussi des titres qui ne dépareillerait pas sur un album de hard-FM (à part les passages growl), comme « Until I Too Dissolve », sans compter les morceaux qui lorgnent sur l’électro, comme « South Winds » ou « Frail ». On ne sait jamais trop sur quel pied pogoter sur cet album – ça doit être le côté prog, en fait.


Arktis. est encore un de ces albums que l’on pourrait qualifier de « metal non conventionnel ». Même pour du metal, s’entend. En fait, c’est même plus compliqué, puisqu’il a pas mal de bouts conventionnels, mais auxquels sont rattachés des bouts qui ne le sont pas du tout.


Si ce genre d’approche vous branche, je ne peux que vous en recommander l’écoute: c’est bien barré comme il faut, avec plein de mélodies et plein de… de trucs, en fait. Mais des trucs biens. Alors c’est bien.

SGallay
8
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le 10 mai 2016

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