Angry Metal Guy – qui n’a pas aimé cet album – a un terme particulier pour parler des groupes de metal symphonique à voix féminine: nightwishcore. Soyons honnête: Whyzdom est un groupe français qui, sur la base de leur album As Time Turns to Dust, mérite cette étiquette – mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
Whyzdom est donc un groupe qui donne dans le metal symphonique, avec un gros accent (français) sur “symphonique”. C’est ce que j’appelle volontiers le metal choucroute-supplément-licorne: du metal épique avec des thèmes SF ou fantasy, des orchestrations à grand spectacle, un bataillon de choristes et une chanteuse de bon niveau, Marie Mac Leod, qui joue sur le contraste musique de bourrin/voix angélique.
As Time Turns to Dust, quatrième album du groupe, compte neuf pistes entre cinq et huit minutes – ce qui, au vu du genre, est plutôt raisonnable – pour un total d’un peu moins d’une heure.
Alors bon, la recette est éprouvée: des morceaux raisonnablement complexes avec des tableaux, des couches et des couches d’instrumentations et une chanteuse qui survole les débats. Somme toute, Whyzdom s’en tire plutôt pas mal: ça n’est pas original pour deux sous, mais ça claque bien.
Des titres comme “Armour of “Dust”, “Fly Away”, avec ses chœurs en français, “The Page”, pour son côté grandiloquent, et le “Dust We Are” final forment l’ossature d’un album plutôt solide.
Le souci, avec le metal symphonique, peut se résumer en un aphorisme: jusqu’où peut-on aller trop loin? Et si, dans l’ensemble, As Time Turns to Dust reste dans les clous, il y a quand même quelques passages où un peu de retenue n’auraient pas fait de mal. Notamment les grandes envolées lyriques façon soprano de guerre (le refrain de “Free As a Bird”).
Il y a aussi pas mal de pistes qui, sans être mauvaises, accumulent quand même beaucoup de clichés. Je pense notamment à “Follow Your Heart” (rien que le titre…) ou “Angel of Tears” qui passe en mode full-Nightwish en rajoutant une couche de folk irlandais.
Sans aller jusqu’à dire que Whyzdom vient jouer dans la cour des grands, ils font largement plus que de la figuration sur la scène – passablement encombrée – du metal symphonique à voix féminine. As Time Turns to Dust est disponible sur Bandcamp, alors si le genre vous plaît, n’hésitez pas à lui consacrer une ou deux écoutes.
*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *