Dezron Douglas – Atalaya (2022)
Un album international Anthem paru au mois de novembre de l’année dernière, j’ai mis un peu de temps à l’acquérir, vu que les circuits de distribution entre les USA et la CEE deviennent de plus en plus coûteux, avec ces problèmes de taxes et de délais. Pour les pressages vinyles je dois dire que jusqu’alors j’ai toujours été fort satisfait des choix opérés par International Anthem, ce qui encourage à acheter sur ce support.
Parlons un peu musique avec le bassiste Dezron Douglas, peut-être que certains se souviennent de l’album « Force Majeure » paru, toujours sur International Anthem, en duo avec la harpiste Brandee Younger en l’année deux mille vingt. Cet album atypique m’avait à la fois charmé et ravi, une petite perle assez inouïe dans le monde du jazz qui m’avait laissé un excellent souvenir…
Celui-ci est bien différent, il retrouve une certaine orthodoxie, soulignons que Dezron est crédités aux basses au pluriel, sans autre précision, George Burton est le pianiste, il joue du Rhodes également, John Dyson Jr. est à la batterie, et le saxophoniste se nomme Emilio Modeste. La chanteuse et percussionniste Melvis Santa est invitée sur « Wheeping Birch », le dernier titre de la première face.
L’album plonge le plus souvent dans le post bop, et même le hard bop est assez souvent sollicité, nous sommes assez loin du modernisme dans lequel International Anthem a bien voulu laisser sa marque, du coup on n’échappe pas à un certain revivalisme qui opère majoritairement sur l’album. Ceci dit c’est plutôt bien fait, mais cette partie de l’album reste sans surprise.
Il y a cependant quelques titres qui puisent assez directement dans l’héritage coltranien, notamment sur la première face plus aventureuse, comme le titre d’ouverture « Atalaya » qui le fait bien et séduit forcément. « Coyoacån » est plutôt bien vu également, sur un tempo rapide et même effréné...
La seconde face fait place à un titre un peu différent du hard bop ambiant, « Octopus » où Dezron joue en duo avec George Burton au Rhodes, de quoi donner de nouvelles couleurs et briser la routine, avant de repartir vers le dernier titre, « Foligno », une ballade pour se dire au revoir.
Perso je n’encouragerais pas trop International Anthem à continuer sur cette voie, déjà très usitée par d’autres, mais plutôt de continuer sur ce qui fait sa force et sa richesse, une musique d’aujourd’hui qui se mélange dans les genres, utilisant les échantillons, les bandes et l’électro, conjugué à ce qui fait le « jazz » …