« QUELLE POUTAIN CHALEUR » Bill Tremendous (OSS 117)
L’été 2019 français ne se prête pour l’instant guère aux réjouissances. La semaine dernière, rien qu’à Paris, 42 degrés, 137 malaises voyageurs par trajet de métro, et pour les survivants, à peu près 3,5 hectolitres de sueur ou autres fluides corporels en guise de rafraîchissement. Sans oublier De Rugy, Benalla, et le regretté Steve…
Et ce n’est guère plus reluisant à l’international : dans un tout autre registre, ces connards de suédois ont enfermé mon gars sûr A$AP Rocky, provoquant l’ire d’un certain président cowboy qui s’est fendu d’un #FREEROCKY sur Twitter. N’empêche, on fait les malins, mais ça aurait de la gueule qu’Emmanuel Macron lâche un #FREELACRIM sur planète rap.
Bref, circulez, y’a rien à voir, point de salut en cette morne période. Heureusement, Faye Webster vient nous apporter un peu de douceur dans cet été de brute avec son troisième album « Atlanta Millionaires Club ». Attention, pas l’été façon fun radio ibiza experience, summer body workout quinoa ou autres, mais plutôt un été réconfortant, placé sous le signe de la délicatesse.
La jeune chanteuse américaine y fait étalage de ses délicieuses sonorités tropical pop, à grand renfort de pedal steel guitar, cet instrument dont la moindre note vous transporte instantanément à Hawaï avec une pina colada à la main. Sa voix délicate et soyeuse sert un propos mélancolique, qui fonctionne à merveille au travers des différentes ambiances explorées : à la tropical pop susmentionnée succèdent de suaves balades teintées de jazz et de folk, d’envoûtantes mélodies mêlant soul et rap, des phrasés obsédants pleins de finesse et de légèreté…
On se sent immédiatement happé par ces ambiances chaleureuses, comme transporté dans un océan de douceur. Chaque note, chaque soupir émanant de la bouche de Faye Webster sont autant de plumes qui confèrent du moelleux à cet oreiller musical, sur lequel l’auditeur avisé se blottira. Tous les morceaux font mouche, et nous emportent irrésistiblement vers la promesse d’un été meilleur. Et qu’importe qu’il s’agisse ici d’illusions sans lendemain ou de vaines paroles : le temps d’un album, Faye Webster nous aura apporté plénitude et sérénité. Alors soyez un tant soit peu reconnaissant, et partagez-lui tout l’amour qu’elle mérite. Bordel.
- En quelques mots : Un oreiller musical cinq étoiles
- Coups de cœur : Room Temperature, Right Side of my neck, Jonny, Kingston, Flowers
- Coups de mou : RAS
- Coups de pute : RAS
- Note finale : 8