Ah c’que j’étais con avant, ah je vous jure. En fait, moi et Pink Floyd, ça remonte à plus loin que ce terrible jour d’été 2016 où j’ai regardé pour la première fois le film The Wall.
Quand j’étais en troisième, il y avait en fin d’année ce qu’on appelle l’histoire des arts (à mon grand désarroi, ça a été retiré). On devait sélectionner cinq œuvres et on tombait sur l’une d’elles pour faire un exposé. En musique, on avait étudié deux œuvres majeures dans l’année, Thrène à la Mémoire des Victimes d’Hiroshima et Atom Heart Mother. Je devais absolument mettre une musique, alors mon choix s’est porté sur Atom Heart Mother dont je n’avais écouté le cours qu’à moitié, à l’époque, j’étais bien plus orienté Guns N Roses ou Bon Jovi que Pink Floyd.
J’avais travaillé à fond sur les quatre autres œuvres, et je n’avais rien préparé sur Atom Heart Mother (à part un diapo tout pourri). Pas de chance, je suis tombé sur cette œuvre, et je me suis récolté un onze sur vingt en disant de la merde (je crois que les examinateurs n’avaient pas prit la peine d’écouter les vingt-cinq minutes de ce morceau, c’est ce qui m’a sans doute sauvé).
Maintenant que je suis un fan de Pink Floyd, que j’ai carrément lu le livre de Nick Mason sur toute l’histoire du groupe, je me rends compte que je me serai éclaté à parler de Pink Floyd (du genre, j’aurai pu donner le nom des membres par exemple). Je pense que j’aurai même prit The Wall et j’en aurai fait un exposé de trente minutes (qu’est-ce que je donnerai cher pour retenter l’expérience) !
Mais revenons-en donc à Atom Heart Mother, et oui ! Maintenant que j’écoute du Pink Floyd quotidiennement, il était peut-être temps que je me redirige vers ce morceau, et vers l’album dans son ensemble (on avait étudié le morceau, pas l’album en entier).
Et bien oui, c’est un excellent album des Pink Floyd… mais c’est loin d’être leur plus marquant. Tant que j’y suis, quitte à analyser un long morceau des Pink Floyd en cours, pourquoi on a pas étudié Echoes ou Shine On You Crazy Diamond ?
Enfin bref, en soi, Atom Heart Mother est un très bon album. Mais c’est sûrement pas celui que je retiendrai. C’est un album emblématique, tout d’abord pour sa pochette aussi insolite qu’audacieuse, mais au final, son contenu n’en impose moins que ce qu’on aurait pu penser.
L’album démarre avec le morceau titre d’une durée de vingt-cinq minutes. Le morceau est très diversifié et offre de nombreux tons assez dingues. On passe d’une chorale imposante, à un p’tit solo de guitare au bottleneck signé David Gilmour pour revenir à la charge avec un immense orchestre au point d’étouffer la batterie pourtant si marquée de Mason. La composition est grandiose, le morceau part dans tous les sens et en est presque épique ! Bref, un morceau remarquable prouvant que lorsque les quatre membres s’unissent pour créer un morceau, ils sont capables du meilleur.
La seconde partie de l’album est quant à elle bien plus bancale. Trois membres du groupe ont chacun crée un p’tit morceau dans leur coin. Roger Waters nous offre un If calme et posé, mélancolique qui frôle presque le tire-larme tant sa voix cassée nous ferait croire qu’il est en pleine dépression. C’est un morceau émouvant et intriguant.
Puis c’est au tour de Richard Wright de nous faire danser avec son Summer ’68. La chanson s’adresse à une prostituée et prend une tournure ironique rendant le tout irrésistible. Et puis j’aime tellement la voix de Wright et soudain Gilmour vient s’ajouter au chant et ils forment un duo tout bonnement génial. Summer ’68 est une chanson qui fait du bien.
Puis vient le Gilmourien Fat Old Sun. Morceau que j’ai à de nombreuses reprises écouté dans sa version live avec son solo absolument génial mais jamais dans sa version studio. Le morceau débute avec une guitare discrète, de même pour le chant de Gilmour, mais étrangement, je suis fan de cette chanson. Je la trouve…agréable. Je sais pas, c’est le genre de chanson où je me pose dans l’herbe contemplant le ciel avec cette musique dans les oreilles. Et puis son solo est vraiment top !
Bon, bah c’est très bien tout ça !
Et puis arrive Alan’s Psychedelic Breakfast. Morceau aussi inégal qu’étrange. C’est une idée farfelue et je ne remets aucunement en cause l’audace du groupe. Je trouve juste le résultat bancal et long pour pas grand-chose. Disons qu’écouter des couverts s’entrechoquer et le bruit d’une bouche mâchant du pain, ça n’a pas grand-chose de très captivant. Heureusement que les dernières minutes viennent sauver le tout, comme si les quatre membres se rendaient compte que douze minutes d’un gars qui prend son p’tit déjeuner, c’était un peu se foutre de la gueule des gens, et que conclure en musique, c’était quand même mieux.
Au final, Atom Heart Mother est un album assez inégal. Tentant de se détacher du psychédélisme de Syd Barrett pour se diriger vers le progressif, mais comme je n’ai pas encore écouté la période Barrett, je ne saurai dire si le pari est réussi dans cet album. Ce que j’en retiens, c’est quelques expériences parfois réussis haut la main (le morceau Atom Heart Mother), d’autres un peu foireuses (Alan’s Psychedelic Breakfast), et trois morceaux très différents mais très sympa à l’écoute. Ces cinq morceaux forment un tout assez bancal mais offre une écoute vraiment géniale. Mais comme je le disais plus haut dans cette critique, ce n’est clairement pas l’album le plus marquant des Pink Floyd.