Sylvain Rifflet – Aux Anges (2022)
Sylvain Rifflet est un musicien que je suis, l’oreille attentive à beaucoup de ses sorties, j’avais bien aimé « Perpetual Motion (A Celebration Of Moondog) » et « Mechanics » et encore davantage l’excellent « Troubadours » et l’enthousiasmant « Rebellion(s) ». Alors il est tout naturel de s’intéresser « Aux Anges », d’autant que la curieuse assemblée ici rassemblée m’intrigue déjà.
Sylvain au sax ténor, évidemment, mais également à la « shruti-box et à « l’homemade music-box », voilà d’étranges boîtes qui me laissent pantois. Le finlandais Verneri Pohjola est à la trompette et à l’électro, Philippe Gordani aux guitares et l’excellent Benjamin Flament aux percussions. Voilà une belle équipe de troubadours qui semble bien avoir le profil et les atouts pour partir en quête des anges…
Mais qui sont ces anges ? Sylvain y répond en parlant de son « intimité musicale », ainsi les entités en question seraient des musiciens, des personnages qui ont à voir avec sa vie, au travers de ses amitiés et de ses influences. Des pistes sont données au travers des titres des chansons et de ce qu’elles laissent à deviner. Ce qui a donné naissance à un jeu de piste dont voici quelques réponses.
« Abbey » c’est évidemment Abbey Lincoln et « Baldwin » l’écrivain James Baldwin, ceux-là sont les plus simples. « Sven Coolson » est le surnom de Stan Getz dans les années cinquante, « The Viking’sWaltz » c’est évidemment une allusion à Moondog dont il est un fervent admirateur et spécialiste, il lui a même consacré un album, on ne pouvait y échapper !
« Cake Walk From A Spaceship » est le nom de son album précédent, en duo avec le trompettiste Verneri Pohjola, celui-ci je ne l’ai pas encore écouté. « Awkward Commute » serait dédié à Jon Irabagon, je l’ai lu alors pourquoi pas, mais ce « trajet difficile » est celui de son plus proche ami musical et compagnon de route, celui avec lequel il a énormément partagé et célébré les différents hommages à Moondog.
Le très beau « duo » qui termine l’album est une improvisation entre les deux souffleurs de l’album, mais attention, il faut encore patienter car il existe un morceau caché, une improvisation du groupe, à la mode d’autrefois…
Bel album, assez intimiste, de ceux qui se partagent.