Lyrically amazing !
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le 1 juin 2022
Keny Arkana de son vrai nom Onora Dafor revient avec Avant l’exode, mixtape très rap censée précéder l’album l’Exode attendu dans l’année.
Connue pour ses positions altermondialistes et « anti système », Keny Arkana est plus proche d’une engagée artiste que d’une artiste engagée. Placée en foyer à l’âge de 11 ans, elle commence à écrire ses premiers textes un an plus tard. C’est donc une artiste plus que confirmée qui vient offrir son nouveau bébé.
Native de Boulogne-Billancourt en banlieue parisienne, elle est viscéralement attachée à la ville de Marseille dans laquelle elle a grandie et dans laquelle elle a construit et fait connaître son rap.
Cet attachement est corrélé à une méfiance vis-à-vis de la notoriété et des milieux parisiens qu’elle juge corrompus et corrompant et qu’elle a toujours fui comme lorsque qu’elle avait refusé de se rendre aux Victoires de la musique en 2007.
Ce 12 titres a été écrit dans l’intimité de son studio personnel et le titre d’ouverture J’sais pas faire autrement donne le ton : « j’arrive de trop loin pour me taire, j’parle pour de vrai pas pour te plaire je sais pas faire semblant pour mieux faire ».
Keny Arkana continue ainsi à hurler son authenticité et faire valoir son attachement à des valeurs non dominantes plus proches de l’essence que de la matérialité.
Elle propose encore une écriture particulièrement incisive délivrée par une jolie voix dense et plus arrondie que dans ses premières productions.
Elle soutient que « Les mots qui viennent du coeur ne sont jamais désaccordés même s’ils sont toujours réducteurs / alors seul le geste est altruiste, accompli en silence car l’essentiel ne fait pas de bruit » (Parole vraie / Projecteurs).
« Méfiante comme l’animal blessé qui n’a jamais été dressé », elle alerte sur le fait que « C’est celui qui te veut du mal que tu finiras par croire, les moutons suivent le troupeau, le berger mène à l’abattoir », et se caractérise comme « incomprise et mal vue comme l’antivax, parmi les vaccinés, les plus apeurés deviennent des tyrans, répètent par coeur même pas leur propre tirade » (Boussole).
Outre les productions faites par elle-même, elle a fait appel à plusieurs producteurs tels que Skenawin Music (J’sais pas faire autrement), Benjamin Luongo (On les emmerde), Pavillon Noir (Les miens m’ont dit), Charles Garnaud (Violence masquée), Mathieu Delclos (Boussole) , Léonard Luccini (En direct de l’asphyxie) et enfin Doni Andali (Elan de vie).
Hélas, le disque est très inégal dans la forme et très répétitif dans le fond et un EP contenant que la moitié des titres aurait sûrement eu plus d’impact. Si on a une oreille accrochée par J’sais pas faire autrement, Parole vraie, Comme un aimant, Boussole et En direct de l’asphyxie, on oublie très facilement les autres titres.
Créée
le 6 sept. 2021
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