Avow
7.4
Avow

Album de Portal (2021)

SOS d'un trou noir en détresse

Je sais que faire sa toute première critique d'album sur un ovni pareil est une mauvaise idée. Mais là je devais en parler quoi ! J'ai pas résisté. En m'intéressant à Portal je savais d'avance à quoi m'attendre, j'avais posé les oreilles sur une de leur précédente immondice : "ION" et j'avais fais un constat clair : infâme, du grand n'importe quoi en sommes : j'avais été hermétique, c'était trop pour moi.
C'est cet hermétisme que j'ai finalement réussi a briser dans une dernière tentative de comprendre la chose s'il en est.

L'album démarre avec "Catafalque". Un mur sonore de riffs distordus à l'extrême en guise d'intro. Ça sonne bordélique, chaotique, brumeux. et bien c'est ce qui vous attend pour 43 minutes. 43 minutes d'un bordel organisé pour vous faire passer un bien désagréable moment. Pari réussi.
Et oui, Portal c'est sûrement pas pour tout le monde, tant le groupe est extrême en tout point. L'Australie continue d'enfanter des pires horreurs sonores sur terre pour notre plus grand plaisir. Tel un Sadistik Exekution, tel un Impetuous Ritual ( dont justement certains membre de Portal font partie ), Portal incarne l'une des plus pure folie musicale à mes yeux.

Tout l'album oscille entre tempo extrêmement lent et tempo supersonique sur fond de riffs à peine discernables, entre infrabasse et stridence le groupe ne fait jamais dans la demi mesure.
Cette première piste donc, "Catafalque" offre l'une des expérience les plus dérangeante de l'album, claustro à souhait, certains riffs sont assez déstabilisants, donnant l'impression de plonger dans un trou noir. Inédit pour mes oreilles je doit dire, et extrêmement jouissif par moment.

Il est important de noter que les morceaux sont presque défaits de toute structure. Ils mutent, ils évoluent. "Eye" mute alors de l'audible à l'inaudible, et finit sa course dans une abominable cacophonie jouissive, rappellant l'horreur de "Spores" sur "ION". Le tout est malheureusement gâché par un fade out peu inspiré. Ces fades out sont le gros points noirs de cet album selon moi. Surtout que lorsque Portal s'applique à faire des fins de morceaux dignes de se nom, le résultat est glaçant, en témoigne la fin de "drain".

Mais l'album se perd dans quelques longueurs parfois, notamment sur les tempos lents, où l'aspect drone est le plus mis en avant. La voix caverneuse de The Curator est parfois, je trouve, hors de propos, notamment sur ces parties lentes où quelque variations de timbre ne m'aurait pas déplu. Pour moi, le groupe excelle dans la rapidité, et les démarrages en trombes sont plus surprenants les uns que les autres. Les passages lents peines à me tenir en haleine ( "Eye", "Offune" ) face à ce gloubiboulga parfois indiscernable et monocorde de guitares.

En conclusion, je dirais que l'écoute de l'album fut pour moi l'occasion d'offrir à mes oreilles parmi ce qu'il existe de pire sur cette planète et c'est certainement pas pour me déplaire. C'est infernal, puissant, sombre, mais c'est aussi parfois un peu trop monocorde. J'ai eu malheureusement la sensation de m'ennuyer sur certaines pistes mais l'ensemble à toujours trouvé le moyen de me surprendre ( le début de "Manor of Speaking" ).

À la limite de l'insupportable, secoué comme dans un manège à sensation forte, mais la puissance ! J'en ai pour mon argent. Je dis enfin oui.

7/10

elioosaur
7
Écrit par

Créée

le 7 juin 2023

Critique lue 153 fois

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elioosaur

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