Si je devais faire découvrir Jefferson Airplane, je proposerai assurément Bark. Sa production plus léchée fait de Bark l'album du groupe qui subit le moins les affres du temps. Un soin tout particulier des prises studios qui efface le côté "joyeux bordel" des albums précédent. Le groupe conserve toutefois son style de rock folk psychédélique à multiples voix passant d'un morceau expérimental, à un blues rock endiablé, puis à un morceau folk à harmonies envoûtantes. Nul doute que les fans de la première heure auraient à redire sur l'absence d'improvisation ou sur une possible aseptisation. Il est vrai que Bark semble plus "poli", "gentil" que ses prédécesseurs, mais on peut aussi y voir une maturation de ces chansons qui faisaient mouche en quelques secondes ("White Rabbit", "Somebody to Love", "It's No Secret", "Tobacco Road") compilés ici dans un emballage moins excentrique, moins clinquant, mais plus maîtrisé, plus beau, plus sobre.