Pour les fans des années 70, cet album est un monument, il cumule à la fois les qualités et les défauts de cette décennie. Pour ceux qui, comme moi, sont insensibles aux reproches habituels (folies des guitares, solos de batterie...), nous avons là un spécimen Live absolument incontournable.
La rythmique d'abord, Tim Bogert à la basse et Carmine Appice à la batterie sont unis comme deux frères, de Vanilla Fudge , à la fin des années 60, à Cactus qu'ils fondèrent par dépit. Ce groupe n'a dû en effet son existence qu'aux circonstances malheureuses. A l'époque ils devaient fonder un quatuor avec Jeff Beck et Rod Stewart, rêvez les yeux ouverts devant l'affiche, mais le sort en a voulu autrement, un accident de la route empêcha le projet d'aboutir et Jeff Beck se retrouva hors du circuit pendant un an.
Mais le sort corrige parfois les méfaits du hasard, ne voilà t-il pas qu'au même moment Cactus se sépare et le Jeff Beck Group se dissout, libérant d'un coup nos trois compères qui se retrouvent ensemble pour corriger les farces de la destinée. Les trois initiales s'accolent fraternellement et le premier album studio, BBA sort assez rapidement, révélant une monstrueuse version du Superstition de Stevie Wonder.
Le trio tourne énormément, dans une veine assez rock, un peu dans l'esprit de Cream. Chacun est un monstre de son instrument et les concerts sont dantesques. Heureusement il reste cet enregistrement de la tournée Japonaise, très difficile, à l'époque, de se le procurer, avec son bandeau d'import. La seule véritable ombre au tableau ce sont les parties vocales, Tim Bogert fait ce qu'il peut, mais qu'importe, cette insuffisance est déjà inhérente à l'intitulé du groupe, ce n'est pas ce que le public attend et il n'est pas déçu.
La qualité technique de l'enregistrement est bluffante et l'équilibre parfait entre les trois. Certainement un des grands "Live" de l'époque. Incontournable.

xeres
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le 7 mars 2016

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