Hamiet Bluiett ‎– Bearer Of The Holy Flame (1994)


Il y a une actualité pour cet album de 1994 puisqu’une réédition remasterisée chez Strut vient de paraître, l’occasion d’écouter ce grand musicien. On raconte qu’il déchiffrait la musique dès l’âge de quatre ans, très vite il devient multi-instrumentiste et s’affirme en tant que clarinettiste, flûtiste et joueur de saxophone baryton. Il appartient au Black Artist Group de St Louis.


Il joue aux côtés de Charles Mingus, du Thad John/Mel Lewis big band, il devient familier des lofts new-Yorkais et fréquente le Rivbéa de Sam Rivers avant de se consacrer au World Saxophone Quartet de grande renommée. Il fonde également « The Hamiett Bluiett Clarinet Family ». Sa carte de visite est absolument énorme et tout ceci n’est qu’un raccourci d’un immense parcours où il semble qu’il ait côtoyé la planète jazz américaine dans son ensemble. Sa discographie, au travers de plusieurs formations est d’importance.


Cet album date de 1994 c’est l’écho d’un concert donné au « Sweet Basil » de New-York en juillet 1983. Il joue du saxophone baryton dont c’est un des meilleurs spécialistes, de la clarinette et de la flûte, bref, de ses jouets d’enfance dont il est devenu un grand expert. Il est accompagné par John Hicks au piano, Fred Hopkins à la basse, Marvin « Smitty » Smith à la batterie et du percussionniste Chief Bey. Une formation d’enfer !


Ça commence par le torride « Footprints » de Wayne Shorter. Une version à la fois bouillante et jubilatoire où transparaît avant tout le plaisir de jouer, dix-neuf minutes de fête et de joie. Vient ensuite « Ebu », lazy, tout en retenue et torpeur extatique avec un John Hicks en verve. « Song Song » s’organise autour des rythmes et des percussions, l’occasion pour Hamiet de proposer un solo de flûte qui se pose sur les tambours pour mieux s’envoler, ensuite Fred Hopkins pince les cordes de sa basse en un solo tout empreint de son immense classe, c’est grave, peut-être même sombre, un appel vers la clarinette d’Hamiet qui le rejoint en duo et glisse vers « Headless Blues », qui pétille dans la tradition, un régal bien sûr…


Un album très agréable d’un musicien assez souvent connu pour ses aventures free mais qui se pose de temps en temps pour offrir une musique calibrée pour tous, juste pour le plaisir de jouer, comme dit plus haut !

xeres
9
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le 4 août 2023

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