La discographie de Björk contient quelques albums dédiés à la nature et à la vie. Homogenic, sorti en 1997, est certainement celui qui vient à beaucoup de mémoires. Quatorze ans après cette œuvre consacrée à l'Islande, sa terre natale, l’artiste rend un hommage plus abouti à la nature avec Biophilia, terme évocateur puisqu’il signifie “amour de tous les êtres vivants”.
Chaque chanson, de par leur titre, leurs thèmes, leurs paroles et leur instrumentation, est un hommage à une partie de l’univers. Björk nous propulse à l’intérieur de l’espace infini avec “Cosmogony”, “Dark Matter”, et “Moon” ; tourne autour de la Terre et de l’Homme avec “Solstice”, “Mutual Core”, “Thunderbolt”, “Crystalline” et “Sacrifice”, et plonge dans l’infiniment petit avec “Virus” et “Hollow”.
Je pense qu’il est nécessaire de parler de l’instrumentation de cet album en particulier. L'artiste islandaise, voulant que ses chansons épousent au plus près ce qu’elle souhaitait évoquer – à savoir la nature – a utilisé des instruments créés exprès pour l’occasion. On pourrait croire qu'imiter les sons produits par la nature fasse tomber la musique de Björk dans le disharmonieux, voir l'inaudible, mais il en n'est rien. Le tout est très mélodique et sonne quand même assez pop. L’effet donné est particulièrement remarquable pour “Mutual Core” http://www.youtube.com/watch?v=ZM80F_J-QHE et surtout pour la version live de “Thunderbolt” http://www.youtube.com/watch?v=C9Scr7wcqKk malheureusement remplacée par une variante sans tesla dans l’album.
Malgré cela, Biophilia est pour moi une réelle claque. Même si aucune piste ne se ressemble, Björk a créé un ensemble très homogène : chaque chanson part du même thème commun, la nature, et toutes méritent de figurer dans l'album.
Bref, à mon avis les personnes qui affirment que Björk ne s’est pas assez renouvelée n'ont pas vraiment cherché à creuser cet album.