Bien...mais peuvent mieux faire...
Dire que cet album était attendu depuis des années par les fans du groupe est un euphémisme. Des rumeurs ont couru, des plus raisonnables aux plus folles, on parlait d'un double album, les dates d'enregistrement puis de sortie ont été sans cesse repoussées. C'est dire si les boys n'avaient pas droit à l'erreur, voici donc le résultat de ces interminables années: Black Ice.
Que les fans soient confiants, le cahier des charges est respecté, nous avons là de l'AC/DC pur jus, tempos implacables, riffs d'Angus Young certes répétitifs mais efficaces, Brian Johnson et sa voix de chat écorché, un peu plus grave qu'avant mais que voulez-vous, quand on reste sept ans sans nouvel album on revient un peu plus vieux.
Certains ont affirmé que c'est leur meilleur album depuis Back In Black, c'est un rien exagéré, il y a quand même For Those About To Rock qui se situe très bien aussi.
Les reproches qu'on peut faire à cet album sont mineurs mais existent bel et bien. Par exemple, être le batteur d'AC/DC doit être assez peut épanouissant Phil Rudd, comme toujours, n'a pas de partition propre comme Nicko McBrain avec Iron Maiden. Il est là pour donner le rythme et c'est tout, il a quelques variations par moments, mais le fait qu'en concert il a le temps de fumer cigarette sur cigarette est très significatif.
Le manque de solos laissés à Angus Young est également une lacune de ce disque, ils permettent pourtant de marquer une pause dans les morceaux et de prouver qu'il n'est pas le guitariste mineur que beaucoup prétendent.
On notera aussi un manque d'originalité certain, extrêmement flagrant sur un morceau comme Runaway Train, totalement calqué sur le légendaire Highway To Hell, l'écoute reste agréable, mais on se sent un peu floué.
L'inégalité de l'album est aussi évidente, d'autant que l'alternance entre bons et moins bons morceaux est manquée, tous les titres majeurs sont dans la première partie de l'album, la seconde partie n'ayant que deux ou trois bons titres.
Au final, ne boudons pas notre plaisir de retrouver les boys en forme et de mettre cet album à fond sur la sono mais enfin, à force de penser à ce que l'album pouvait leur rapporter, ils en ont oublié qu'ils sont des artistes avant d'être ses businessmen.