Le minimalisme de Max Richter aura rarement été aussi dépouillé, et pourtant quelle partition ! Nosedive décline ses accords au piano avec simplicité et délicatesse, sans forcer ses effets, de sorte à engendrer une texture qui semble échapper à toute dramaturgie autre que la sienne. C’est du rêve en musique, une méditation sur notre capacité à nous évader hors de notre environnement au son de quelques notes répétées et amplifiées de temps à autre par les cordes. Tout sonne comme joué depuis un ailleurs, un hors-champ. L’ensemble repose sur un vaste crescendo entrecoupé de pistes plus électroniques qui viennent court-circuiter la monotonie contemplative jusqu’alors imposée. Une création enivrante et puissante qui décuple notre imagination.