Le chef d'oeuvre de Pharoah Sanders, qui consiste en une longue improvisation de près d'une demie-heure, sur la base d'un groove endiablé fourni par les percussions et les bassistes. Tous les défauts habituels des albums du saxophoniste y sont gommés : celui-ci ne se perd pas dans une piste annexe à la qualité douteuse, et met de coté les fantasmagories vocales d'un Leon Thomas. Les passages introspectifs et improvisés sont présents, mais bien mieux amenés que sur "Tauhid", par exemple. Au saxophone, un Sanders fiévreux délivre l'un de ses solos les plus dynamiques et les plus inspirés ; Joe Bonner est également phénoménal au piano. Sûrement l'oeuvre la plus équilibrée de la discographie de Sanders : album constant mais audacieux, structuré mais libre, passionné mais abordable.