Formation évoluant dans le death mélodique depuis 3 albums, les suédois d'Avatar décident, pour ce 4e effort de tout faire évoluer.
Cosmétiquement d'abord, c'est l'album qui marque l'apparition du personnage du clown inquiétant que le chanteur arbore depuis.
Musicalement, on enrichit le melodeath des débuts de multiples influences, tantot indus, tantot heavy, tantôt tout à la fois
On alternera ainsi les morceaux dopés aux amphétamines qui soulèveront la foule en concert (Torn Apart, Let it Burn) et les earworms portés par riffs aussi simples qu'entêtant (Paint Me Red, In napalm), synthétisant ce style qui prend le meilleur de mélodeath et des autres genres qui inspireront le morceau en cours. Le tout est à la fois cohérent et jamais lassant ou répétitif. Ce n'est pas non plus incroyablement recherché ni perclus de trouvailles sonores fines et démonstratives d'un talent hors norme, mais ce n'est pas l'objectif du groupe qui privilégie une efficacité rare et une construction et interprétation de qualité (les capacités vocales du chanteur sont de ce point de vue un vrai plus, aussi à l'aise dans le growl qu'en chant hurlé ou clair).
Simple sans jamais être simpliste ou facile, direct tout en laissant une véritable marque, c'est à ça qu'on reconnait un bon album et un bon groupe dans ce style.
Et Avatar signe là un manifeste de ce qu'ils veulent montrer, et se place en pointe du métal des 10's. Long live the clown.
La suite ne fera que le confirmer (Hail The Apocalypse et Avatar Country surtout).
Petite note pour finir : pour les avoir vu en concert lors du Download Festival de 2018 à Paris : le stage set hérité d'Avatar Country donne en une image le ton du groupe : faussement grandiloquent et déchaîné dès que le morceau le demande. Un vrai groupe de scène qui dévore l'espace.