ScHoolboy Q (le H majuscule est primordial) livre ici son 4e album studio après plusieurs projets qui, malgré la présence de son rap impeccable et ses flows imprévisibles, avaient tendance à beaucoup s'éparpiller. Avec Blank Face LP, il sort un ensemble cohérent montrant les travers qu'il a subi dans sa vie liée aux gangs et à la drogue ou l'ambiance de Los Angeles est partout.
Le rappeur californien parvient ici à faire que sa folie serve complètement le propos de l'album. La production est aussi très réussie et il y a suffisamment d'ambiances différentes pour que le thème n'empêche pas l'amusement lors de l'écoute de l'album. La liste des featurings est très longue et on y retrouve évidemment des noms californiens qu'ils soient de la nouvelle génération comme SZA et Vince Staples ou des plus anciens comme Tha Dogg Pound et E-40, mais aussi des invités plus inattendus comme Kanye West, Jadakiss ou Swizz Beatz. Malgré les nombreux featurings très bien utilisés, c'est bien Q qui mène la barge sur cet album et on ne l'oublie jamais. Les sons le composant peuvent être mélancoliques, introspectifs et sombres mais il y a aussi des bangers plus évidents comme That Part avec un Kanye West complètement fou, Dope Dealer avec Metro Boomin à la production, ou encore John Muir. Il y a bien sûr aussi des grands moments de rap comme les couplets de Q et de Vince Staples sur Ride Out ou encore Jadakiss sur Groovy Tony / Eddie Kane.
Pour moi Blank Face LP est son album le plus réussi. Le fait que, selon lui, traversait une période tellement sombre qu'il ne souhaiterait pas reproduire un projet comme celui-ci lui donne une mystique encore plus intéressante.