Je m'étonne encore de donner une note aussi haute à un groupe qui regorge d'éléments que je ne peux généralement pas piffer dans la pop indé. La production, lisse et impeccable. Les compositions minimalistes, qui jouent sur des boîtes à rythme (le début de "Wild", dieu que c'est laid). Et puis surtout cette musique embrumée, enjouée et typiquement dream-pop qui peine à me convaincre dans 90% des cas.
Pourtant il y a un truc qui me séduit chez Beach House. Je crois que c'est leur façon de créer des mélodies à la fois très lumineuses et doucement mélancoliques avec une facilité déconcertante. Elles sont amenées à l'auditeur dans toute leur simplicité, sans aucune pudeur, portée par la fragile et envoûtante voix de Victoria Legrand. A noter que la plupart du temps, ce sont les refrains qui font mouche...
Le tout n'a rien de sorcier, n'est pas excellent (loin de là), et on pourrait même dire qu'ils baignent dans les clichés du genre. Mais ils le font à fond, ils semblent pousser ce concept de la "musique pure et candide" jusqu'au bout, et avec une sensibilité toute personnelle. Le duo a au moins ce mérite de créer quelque chose d'éclatant sans que ça sonne trop faux - et par la même occasion, de se démarquer du lot de groupes qui pratiquent cette pop de rêve psyché et mièvre.