Sacré Jack…Tu ne changeras donc jamais…Dieu merci ! Le musicien le plus talentueux, le plus expérimental de la musique rock actuelle vient de dévoiler son dernier opus, sa nouvelle machine de guerre sonore : C’est une petite bombe.
Fini le temps des White Stripes, fini le temps des riffs de stade et les cymbales qui explosent sur chaque refrain. Aujourd’hui Jack White laisse place à son imagination, à une musique très (parfois trop) personnelle, un son inimitable car, crée par cerveau peu commun. Le chanteur et multi instrumentiste nous avait laissés bouche bée en 2014 avec son album "Lazaretto" : Une bombe rock sur fond de vieux orgues et de violons retros. Désormais, il est inutile de demander à Jack White de faire une musique populaire, il vous enverra surement une guitare en pleine gueule et nous l’encouragerons. Nous connaissons tous le penchant de Jack White pour la folie musicale, le mélange sonore, l’altruisme désemparant d’une basse à contre temps sur une guitare construite à partir d’une canette de coca. Jack White est unique !
Parlons maintenant de cet album. Mais quelle foutue drogue s’est-il mise dans le bec pour créer quelque chose d’aussi aliéné… ? On connaît néanmoins la genèse de ce projet.
Pour composer ce troisième album solo, il s'est enfermé pendant des mois dans son appartement de Nashville avec un enregistreur à bande magnétique et une caisse remplie d'instruments et, sûrement un peu trop de whisky… Cet écart, loin de la société qu’il ne supporte plus n’était ni plus ni moins qu’un qu’une expérience physique qui lui a certainement permis de cogiter, de tester, de découvrir et de se lancer dans un projet musical très sérieux qui au détour d’une saturation maximum de sa guitare, laisse place à une expression sonore qui prouve une bonne fois pour toute la folie créatrice de ce géant du rock moderne.
Dès le premier titre, on est transporté sur la planète « JackWhite », un premier titre ravageur qui laisse présager une touche gospel très électrique où les sonorités numériques vont s'entremêler à merveille avec celles des grosses guitares. On passe par tous les stades de l’euphorie, les variations de l’orgue qui jouent avec l’électricité d’un clavier psychédélique sur fond de balade folk, on a vraiment le cul entre la période NewWave et le rock psyché des années 70’s. On nage en plein rêve, on a même plus besoin de toucher à la drogue.
L’album se termine sur un titre « jazzy », seulement une guitare acoustique, une jolie contrebasse, un piano et une batterie, on se demande si le morceau ne va pas exploser d’un coup pour laisser place au rock agressif présent dans pratiquement tout l’album, on est alors sur ses gardes jusqu’à la fin du morceau qui finalement n’éclatera pas dans nos oreilles, il s’éteindra paisiblement sur une note 7ème agréable qui signe la fin du voyage.