Après deux albums qui ne rencontrèrent pas le succès escompté publiés tout deux en 1973 , Bruce Springsteen originaire du New Jersey , se fit une sacrée réputation sur les scènes du Nord de l'Amérique (pour l’Europe et le reste du monde , il lui faudra attendre encore la fin des années soixante-dix )
L'album s'intitule "Born To Run" (littéralement "Né pour courir" ) et dans la chanson ,le chanteur narre les péripéties d'un citoyen américain qui vivote au sein de ces grandes cités ou il se sent de plus en plus perdu et pourtant ...il faut toujours courir après la vie, après le temps, le travail, l'argent ...et quand on manque de tout cela , c'est peine perdue .
Le disque fut produit par Jon Landau et Mike Appel et Bruce Springsteen lui même .
Le moins que l'on puisse dire est que l'accouchement fut long et laborieux , Bruce étant de nature perfectionniste , il savait au moment de l’enregistrement qu'il était celui de la dernière chance .
Durant l'année 1974 , notre barde qui portait à ce moment là une barbe et des cheveux plus longs proposait chaque jour son lot de chansons à peaufiner en vue de les inscrire à jamais dans le vinyle mais l'ambiance de travail en studio n'était pas des plus clémentes .
Rien que pour la chanson "Born To Run" , Bruce Springsteen concocta au moins cinq versions ce qui irritait les producteurs qui commençaient à trouver le temps long avant le bouclage final du disque .
Il fallait à tout prix combler l’échec des deux premiers 33 tours et ..la pression était grande pour notre homme !
Tout ce labeur acharné pendant de longs mois porta ses fruits, puisque l'album "Born To Run" fut un succès massif à travers le monde et la chanson "Born To Run" un tube malgré sa longueur .
Un critique musical écrira cette phrase célèbre à propos de ce disque : "j'ai vu l'avenir du Rock And Roll et il se nomme : Bruce Springsteen " . Que dire de plus après çà ?
Bruce Springsteen était enfin révélé et son charisme sur scène ne fit aucun doute tout comme ses capacités d'écriture absolument remarquables pour décrire la vie et les tracas des petites gens . Une sorte de Ken Loach (réalisateur de films réalistes )avant l'heure .
Alors ce disque me direz vous ? Il contient huit chansons bouleversantes de réalisme et de lyrisme fort bien produites (dans la lignée des productions discographiques de Phil Spector ).
Il suffit d’ouïr "Thunder Road" , l'émouvante "She's the one" et le final très étonnant que constitue la chanson "Jungleland" qui dit tout de la jungle néo-libérale et ses ravages de la fin des trente glorieuses.
Un disque indispensable qui marque les débuts de Springsteen et également une galette un peu à part dans sa discographie.