Blablabla post-rock blabla toujours la même chose bla. Jusqu’au moment où un groupe du genre de Long Distance Calling arrive dans la place et balance un album comme Boundless et, soudainement, ce n’est plus le même cierge qui coule.


Groupe allemand qui dispense du post-rock instrumental depuis plus de quinze ans, Long Distance Calling est également un des groupes qui expérimente le plus dans ce domaine, tout en gardant un côté très « lisible ». Bon, ceci posé, cet album est nettement moins expérimental que leur précédent ; il part moins dans tous les sens, non plus.


Boundless fait honneur à son nom: avec huit pistes et près d’une heure, ce n’est pas un petit EP pour l’apéro. Le groupe n’hésite pas à investir dans le grand format et si la plupart des morceaux durent entre cinq et six minutes, le premier et le dernier tutoient les dix minutes – même si, pour le dernier, je trouve qu’ils abusent un peu avec le grand blanc de cinq minutes.


Long Distance Calling n’est pas de l’école des contemplatifs. Certes, l’album compte quelques passages planants et aériens, mais le plus clair des compositions, c’est plutôt le roadster custom avec son V8 survitaminé. Les guitares ronflent comme un carburateur gavé d’octanes et la rythmique à va à fond les bielles sur la Route 66, en filant vers le soleil couchant.


Oui, pour un groupe allemand, ils ont un sacré feeling US, tout de même, avec des sonorités très western.


Quelque part, Boundless me fait renouer avec mes premières amours post-rock et notamment des groupes comme Pelican, mais avec un côté beaucoup plus lumineux. Alors, certes, on a fait mieux depuis (c’était il y a presque douze ans) – et, d’ailleurs, Long Distance Calling eux-mêmes ont fait mieux ou, à tout le moins, plus original.


Mais il y a dans cet album un petit quelque chose qui me fait le placer au-dessus de la mêlée. Est-ce l’exécution, impeccable, le son, énorme, ou les compositions, plutôt inspirées même si elle sont classiques? Probablement un mélange des trois.


Il n’y a, à mon avis, pas grand-chose à jeter dans cet album – à part peut-être la fin de “Skydivers”, qui pourtant commençait très fort avec des riffs dans le style de “Black Paper Planes”. “Out There”, “In the Clouds”, Like a River” sont des morceaux vraiment impressionnants, mordants et blindés d’énergie.


C’est un peu un retour aux sources pour Long Distance Calling et, si ça peut frustrer les amateurs d’exotisme, qui risquent de trouver Boundless un poil convenu, c’est quand même brillamment balancé, pédale au plancher dans les plaines sans fin.


Sans limite, quoi.


*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *

SGallay
8
Écrit par

Créée

le 14 juin 2018

Critique lue 82 fois

Critique lue 82 fois

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime