La bande originale de Thomas Newman compose des textures et des ambiances mais n’agit pas comme couture dramatique, c’est-à-dire qu’elle n’accompagne pas vraiment l’action mais corrobore ce pont entre deux idéologies – voire davantage – servi par de très beaux thèmes, un peu pompeux mais à la puissance incroyable. La composition reste en tête, rappelle çà et là des scènes mais ne donne jamais l’impression, et c’est peut-être son plus grand défaut, d’être partie prenante dans cette aventure à haut risque menée au nom de la liberté. Cette considération ne doit pas empêcher l’auditeur de savourer la délicieuse création que Thomas Newman forge pour Steven Spielberg, à la fois dans le moule de Williams et à côté, de sorte à faire entendre un son nouveau, une couleur nouvelle dans un univers humaniste et gorgé de lumière.