Nous sommes en 1965 lorsque sort cet album. Dylan n’est plus un inconnu, avec ses chansons il est devenu un célèbre protest singer mais il va s’éloigner de tout ça avec l’album Another Side Of Bob Dylan où il commence à traiter des thèmes plus personnels. Cependant, c’est avec Bringing It All Back Home que va s’opérer le grand changement qui divisa les fans.
Il s’agit là du premier volet de la fameuse trilogie électrique. Pour vous donner une idée de l’importance de cet opus, dites–vous qu’avec cet album, Dylan passe à l’électrique pour la première fois. Cependant, et c’est peut être pour ne pas brusquer le fan, l’album se compose de deux parties : une face électrique et une acoustique.
Malgré ça, on imagine que plus d’un adepte du Zim a eu le souffle coupé en posant l’aiguille sur le sillon, faisant retentir un bruyant “Subterranean Homesick Blues” où Dylan nous gratifie de ce qu’il est permis d’appeler un rap surréaliste. Et puis on se calme un peu avec la magnifique “She Belongs to Me” pour mieux redémarrer en trombe avec le désormais célèbre “Maggies ‘s Farm” au moins aussi énergique que le “Homesick Blues” de la première piste. Et puis c’est au tour de “Love Minus Zero / No Limit” de venir nous charmer, avec son titre énigmatique et sa mélodie inoubliable. Que dire des trois titres suivants que sont “Outlaw Blues”, “On the Road Again” et “Bob Dylan’s 115th Dream” sinon que, bien qu’étant les trois chansons du disque qui ne sont pas devenues des classiques (la totalité des autres chansons sont vite devenues des incontournables dans le répertoire de Bob qui continue de les jouer quelques 50 ans plus tard) elles n’en sont pas moins réjouissantes et il ne viendrait pas à l’idée de l’auditeur de les sauter lors d’une prochaine écoute de l’album.
Vient ensuite la face B, celle avec laquelle les amateurs de folk ne seront pas dépaysés. Elle démarre avec “Mr Tambourine Man”, chef d’œuvre absolu qui sera repris par les Byrds sur leur album éponyme. Et puis vient le tour de “Gates Of Eden” qui précède “It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding)” et ses couplets qui n’en finissent pas. Là encore, un classique instantané de plus dans le répertoire de Bob. L’album se termine avec “It’s All Over Now, Baby Blue” que les chanceux auront le plaisir d »entendre dans la première partie des concerts de la mythique tournée 1966.
S’il a surpris les fans, ce disque fait aujourd’hui l’unanimité et tous le considèrent comme un album phare, il a notamment été classé 31ème dans la fameuse liste des 500 plus grands albums de tous les temps par le magazine Rolling Stone. On peut clairement considéré ce disque comme étant un indispensable non seulement pour les amateurs du Zim mais aussi tout simplement pour les amateurs de rock.