Dernier album avec Robin Trower, et celui-ci part avec un sacré feu d'artifice : les premières notes de Simple Sister ont dû laisser perplexe plus d'un fan dans le temps. Même si elle n'a rien à voir avec ce qu'on considère habituellement comme le fonds de commerce de Procol Harum, c'est l'une des meilleures chansons du groupe, avec un excellent riff et un solo qui ne l'est pas moins (le boulot de Wilson derrière les fûts est également fabuleux).
Le reste de l'album pâlit un peu en comparaison, en particulier les chansons les plus lentes. Les synthés de la chanson-titre n'ont pas bien vieilli du tout, Luskus Delph n'est pas très mémorable, Song for a Dreamer s'en tire grâce à une atmosphère enfumée à couper au couteau, très floydienne ("I will meet you on the other side of the moon", eh ?). Non, décidément, ici la star s'appelle Trower : Power Failure et Memorial Drive groovent comme c'est pas permis, et même quand il chante sur Poor Mohamed, ça ne gâche (presque) pas le truc.
Et juste après avoir quasiment modelé Procol Harum à sa guise, Robin Trower part entamer une carrière solo. Allez comprendre.