Belmondo Quintet - Brotherhood - (2021)


Toujours aux « Victoires du jazz », parmi les nominations au meilleur groupe de Jazz figuraient le « Multiquarium Big Band » et le très excellent « Surnatural Orchestra », mais c’est le « Belmondo Quintet » qui rafle la mise. Ce sont les deux frères Belmondo qui animent cette formation qui a sorti son premier enregistrement en quatre-vingt-treize. Le poids des ans quand même et un superbe album.


La dernière fois que j’ai vu les deux frères c’était dans l’émission de Daphné Bürki première période expérimentale, Stéphane la remerciait vivement de recevoir des musiciens de jazz quasi quotidiennement dans son émission, je la regardais assez souvent car il est rare de voir des jazzmen à la télé et, c’est vrai, c’était un réel changement.


Ceci dit la présentatrice et son partenaire n’y connaissaient pas grand-chose en jazz, mais ce n’était pas très grave, seul comptait le résultat, présenter de la bonne musique au peuple, afin qu’il y prenne goût et en redemande, ce qui fut fait… les premiers temps, car malgré les remerciements appuyés de Lionel, dès que La Quatre pris le relais, bien vite le jazz disparut corps et bien, remplacé trop souvent par une sorte d’électro-soupe souvent de basse qualité. Fin de la parenthèse, on y avait vraiment cru, mais j’avais été ému par les mots de Lionel qui s’apparentaient à ceux d’un homme sorti enfin d’un long tunnel obscur, mais non, va falloir encore creuser !


Lionel Belmondo au saxs ténor et soprano et à la flûte, un excellent musicien et très bon compositeur, un tout petit peu dans l’ombre de son frère. Stéphane Belmondo joue de la trompette, du bugle et souffle dans les conques à l’occasion. Eric Legnini est un pianiste aujourd’hui très reconnu, Sylvain Romano joue de la contrebasse et Tony Rabeson est à la batterie.


L’album se nomme « Brotherhood » et tous les titres sont inédits. A l’intérieur du livret se trouve des indications sur la clef qui a servi à la trame de quelques compositions de Lionel, en forme d’hommage pour de grands jazzmen, Wayne Shorter, Yusef Lateef, Woody Shaw et Bill Evans. « Un procédé initié par Bach lui-même » qui consiste à faire correspondre les lettres du nom du musicien avec des notes, ainsi A=la, B=si…Ma foi le résultat est étonnant et donne naissance à de magnifiques perles à découvrir sur cet album.


Pour rester dans les hommages, il y a un autre Belmondo auquel les musiciens adressent une dédicace, c’est à Yvan, le père décédé en 2019. Les deux derniers titres de l’album, « Sirius » et « Song For Dad » lui sont adressés.


Un bel album plein de bon jazz, de sentiments sincères et de moments de grâce, que vous découvrirez à son écoute, si ce n’est déjà fait !

xeres
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le 21 juin 2023

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