Le curriculum vitæ de Jack Johnson a de quoi surprendre. Jugez plutôt. Né à Hawaï, cet ancien surfeur réalise ensuite quelques documentaires sportifs reconnus et appréciés après avoir fréquenté les bancs d'écoles de cinéma. Attiré tôt par la musique, il enregistre aujourd'hui son premier disque sous le glorieux parrainage de Ben Harper et de son producteur attitré JP Prunier. Dans la même veine que les premiers disques de son mentor, Johnson y développe une musique hautement acoustique, des mélodies douces amères et subtilement mélancoliques rappelant de temps à autre les ballades les plus calmes de Red Hot Chilli Peppers. Ailleurs, quelques touches latinesques viennent agrémenter un disque parfaitement addictif, où la voix laid back fait souvent songer à un JJ Cale juvénile. Souhaitons donc que Johnson, au contraire de Harper, n'oublie pas si vite ces climats champêtres et rêveurs pour sombrer dans la caricature. Sans toucher au génie, Brushfire Fairytales figure ainsi parmi ces oeuvres d'honnêtes artisans qui recèlent parfois bien plus de mystère que leur apparente normalité. Une preuve de plus que le sportif américain n'est pas tant un manche que son confrère hexagonal derrière un micro.(Magic)