Mellon Collie & the Infinite Sadness, Steal This Album !, Good News for People Who Love Bad News, Never trust a guy who after having been a punk is now playing electro, Sticky fingers, Everybody else is doing it so why can’t we ?, Songs for the deaf, Qui sème le vent récolte le tempo, etc… Certains groupes/artistes font preuve d’une imagination débordante pour affubler leurs galettes de patronymes accrocheurs et bien sentis. Pas The Bronx. Donner un nom accrocheur à leurs albums, le quintette angeleno s’en cogne comme de son premier jeu de cordes ! Leur musique est directe et dépouillée de tous oripeaux, alors les titres de leurs albums sont à l’image de leur musique, sobres – un simple chiffre romain permettant de classer chronologiquement leurs disques dans leur discographie. Leur cinquième opus, dans les bacs depuis le 22 septembre, ne déroge donc pas à la règle et se nomme tout simplement V.
DÉMARRAGE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES
Fidèle à son punk-hardcore viril, The Bronx annonce la couleur d’entrée de jeu en ouvrant son album avec Night Drop at the Glue Factory, un titre enlevé et rugueux – assurément l’un des meilleurs de l’album. Et le rythme ne faiblira pas une seule seconde au cours des 35 minutes que dure la galette, malgré quelques compos un brin plus punk et moins hardcore – mais pas moins bonnes pour autant. Si certains morceaux s’avèrent malgré tout un poil plus faibles (Stanger Danger, Kingsize), V comporte son lot de pépites orgasmiques (Side Effects, Two Birds, Sore Throat, Past Away). Les guitares sont acérées, la section rythmique fait le taf et Matt Caughthran braille juste ce qu’il faut, sa voix éraillée, parfaite, faisant office d’instrument à part entière.
PRODUCTION SOIGNÉE
Le temps où les productions punk avaient un son pauvre est loin, et c’est tant mieux ! V bénéficie donc d’une production aux petits oignons qui met en valeur toutes les qualités des morceaux qui le composent. Un son et un mix parfaits qui dévoilent toutes les subtilités de chaque instrument, pour le plus grand plaisir de nos oreilles de mélomanes. (Oui, on peut être punk et mélomane, ce n’est pas antinomique !)
Alors oui, le groupe ne prend aucun risque et applique encore et toujours la même recette (même si cette dernière s’est très légèrement édulcorée depuis le précédent album). Mais pourquoi bouder son plaisir quand la recette en question est aussi bonne ? Il n’y a pas de raison ! V est un disque qui ravira les fans de punk-rock, hardcore ou pas.
Critique publiée sur Littérature & culture, le site dédié à la culture.