L'Atelier laisse s'exprimer les particularités de tous les intervenants. On y retrouve tout ce qui faisait la saveur d'une certaine hip hop des années 2000 en France: les lamentations flippantes et désabusées de Fuzati, les voix perchées de Tekilatex TTC, James Delleck, les instrus aventureuses de Tacteel et Para One.
L'album commence assez fort par 'Le hip hop c'est mon ami', morceau dans lequel n'importe quel fan de hip hop se reconnaitra. Puis de morceaux en morceaux, entre des interludes finement ciselés (le bon son d'Institubes) l'Atelier dévoile un 'Buffet des Anciens Elèves' aussi innovateur qu'oppressant.
Oppressant, la faute aux chansons qui nous mettent tour à tour dans la peau de gosses ou d'ados paumés. Si Fuzati est là, Tekilatex et Delleck se donnent du mal pour rivaliser avec lui. Oppressant grâce aux interludes pas vraiment enjoués.
En tout cas l'ensemble des membres de l'Atelier sont à leur meilleur niveau sur l'album, enchainant des formules chocs, des figures de style hyper-travaillées et affichant une lucidité et une prise de recul qui impressionnent. Le hip hop de 2003 à son meilleur, un truc indéfini qui atteint son maximum à un moment donné et qu'on regrettera toujours.
Mention spéciale à l'interlude 'Collier de Nouilles' qui tourne assez bien en dérision les expérimentations sonores de certains groupes en 2003 (là comme ça, je pense à Antipop Consortium) avant de laisser place à 'La Ville en Juin', chanson super nostalgique sur un beat classique qui l'est tout autant.