Jamire Williams - But Only After You Have Suffered (2021)


Depuis Noël, ils arrivent au rythme d’un par jour dans la boîte, après de nombreux mois d’attente, chacun dans leur étui en carton, les albums d’International Anthem. Aujourd’hui c’est « But Only After You Have Suffered » de Jamire Williams, un batteur - percussionniste et compositeur, connu également comme producteur de musique Hip Hop.


On ne quitte pas le monde de la bidouille, des trafics sonores, des échantillons, des boucles et autres effets de collage et charcutage dont les enregistrements d’International Anthem nous ont abondamment gratifiés. Celui-ci est très branché religion, voire un peu frappé, comme l’atteste le titre « C’est un mot », dit en langue française, qui clôt la face une, entre sermon et croyance mystique :


« Ce sont de justes sonorités d’un niveau supérieur

Ouvrons les fenêtres du paradis pour déverser les grâces que,

Par faute d’espace intérieur nous ne pourrions recevoir

Dieu est parmi nous, le seigneur est avec nous, cédons à l’esprit

Ces justes sonorités supérieures, ces purs jets de création du maître peintre

L’éloquence est pure et brute, la beauté est dans le disgracieux

A travers ces pensées composées dans des moments divins

Tout au nord, bien au- dessus des étoiles, très rare d’un niveau supérieur

Extrêmement supérieur, abstrait, prophétique, réalisable

Niveau, concevons intérieurement. »


Un nouveau chapitre très actuel de la nouvelle musique d’aujourd’hui, où le jazz n’est qu’une composante parmi d’autres, d’un mix qui plonge ses racines et ses références dans la culture noire américaine. C’est plutôt bien fait côté son, l’atmosphère est souvent légère et la chouette mélodie n’est pas écartée, comme sur « Just Hold On », mais pas forcément bien traitée non plus, interrompue en plein élan.


Il y a ici une pléiade d’intervenants dont Chassol, invité surprise. Beaucoup de chants, et l’atmosphère est souvent recueillie, planante, faite de nappes superposées qui s’additionnent, se complètent et se transforment jusqu’à s’éteindre pour faire la place. Pas de temps morts ni de temps faibles, si on aime.

xeres
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le 11 juin 2023

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