Tout a démarré avec "Weekend" : il y a d'abord cette rencontre entre une ballade à la guitare sèche empreinte de nostalgie et quelques bruitages électroniques savamment placés. Puis la batterie démarre d'un coup de cymbale un rythme entraînant, tout à la fois subtil et musclé, jazzy et accrocheur. Enfin, la voix douce et légère vient tout juste effleurer nos oreilles avec un chant effacé qui contribue à créer cette sensation d'enivrement pur que tant d'autres formations actuelles, à tendance psyché-mièvre, peinent à atteindre (par un trop-plein d'effets de style et une influence des 60's qui pèse).
Ce morceau-là de The Sea and Cake combinait tout ce que je pouvais attendre du groupe après l'écoute de "Oui" (2000), qui me semblait encore trop sobre ou frileux malgré une formule déjà très originale et efficace.
Car Alarm dans son intégralité surprend par cette variété de tons et cette poursuite d'un idéal pop que le groupe semble s'être fixé. Sortant parfois la distorsion pour des morceaux rock sans grandes extravagances rythmiques ("Aerial" ou encore"Car Alarm") le groupe se démarque par ces envolées mélodiques gracieuses et ses arrangements de guitare soignés, montrant aussi par là que John McEntire (batterie) ne fait pas tout le boulot.
The Sea and Cake se démarque par cette richesse d'influences dans leurs compositions, où le besoin de mélodies pop et directes (et l'apaisement, le sentiment de rêverie qui en découle) n'empêche pas la qualité technique et l'expérimentation ; ou comment adopter un son fouillé, voire sophistiqué, tout en créant une musique directe, lumineuse et enjouée ("New Schools"). De toute beauté.