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Il semble y avoir actuellement une vraie effervescence sur la scène indie rock actuelle pour le gros son rock garage psychédélique. Dans le sillage de groupes comme Thee Oh Sees, Ty Segall, King Gizzard & The Lizard Wizard, on ne compte plus les formations qui semblent vouloir rivaliser avec ces derniers en proposant eux aussi une déclinaison avec des accents Surf Music d’un genre plus ouvert qu’on ne pouvait le penser. Après les français Kaviar Spécial, auteur d’un 3e album (Vortex) remarquable, c’est au tour des portugais de Sunflowers de mettre le feu sur les platines avec leur ébouriffant Castle Spell.
Après un premier album (The Intergalactic Guide To Find The Red Cowboy sorti paru en 2017), ce duo mixte composé de Carolina Brandão et Carlos de Jesus (dont la voix rappelle par moment celle de John Dwyer) revient armé d’un trio guitare bass batterie affuté comme jamais pour déverser des riffs tranchants sur des rythmiques endiablés, le tout dans une production crasseuse et saturée, juste ce qu’il faut.
En guise de clin d’œil, à Tarantino le groupe reprend, avec le titre Surfin’ With the Phantom, le fameux gimmick du classique Misirlou de Dick Dale. Car oui, il y a quelque chose de « Tanrantinesque » dans cet album, avec des morceaux rageurs et sauvages mais jamais dénués de second degré et d’ironie et qui trouveraient sans problème leur place sur une BO du réalisateur américain.
Album assez sans temps mort, Castle Spell est un véritable volcan en éruption, déversant du début à la fin un bouillon de lave sonique dans des morceaux parfois longs et plus complexes qu’ils n’y paraissent mais qui tiennent la route sans problème dans un genre ou les « 3 minutes » sont souvent de rigueur. Totalement jouissif !
Une réussite donc pour ce groupe et pour Only Lovers Records, jeune label angevin qui accompagne cette très belle sortie et à qui l’on souhaite autant de réussite pour les prochaines.