Sortir un album en hiver pour Dylan Leblanc quoi de plus normal ? Même si là-bas, en Alabama, état d’Amérique d’où est originaire ce jeune songwriter, la neige est sans doute moins présente que dans l’imaginaire de celui qui va découvrir cet album de country folk aux tonalités mélancolique.
Car, en fermant les yeux et à bien écouter ce Cautionary Tale, on pourra facilement imaginer de vastes étendues neigeuses, des paysages hivernaux immaculés et préservés. Mais sans forcément aller aussi loin, on pourra déjà profiter de l’écriture sensible et affirmée de ce compositeur de 23 ans qui a déjà derrière lui une jolie carrière avec deux albums studio et des concerts en première partie de Calexico ou Bruce Springsteeen.
A l’instar des précieux Conor O’Brien (Villagers), Ron Sexsmith ou Josh Rouse, Dylan LeBlanc a ce talent d’écriture, rare, qui lui permet de donner à n’importe quelle folk-song un lustre et une profondeur incroyable. Cette capacité à faire ressortir le beau, elle réside bien sûr dans l’écriture de l’américain, dans son interprétation, tout en nuances, mais aussi, et plus particulièrement sur cet album, dans les arrangements construits ici autour de cordes assez discrètes qui nous ramène à la fois du côté Nick Drake (Man Like Me), au Melody Nelson de Gainsbourg (Easy Way Out) et au Harvest de Neil Young (Balance Of Fall). Et d’ailleurs comment ne pas évoquer le style du canadien à écoute de cet album tant la filiation semble évidente, comme sur le titre Cautionary Tale.
Riche en émotions et musicalement inattaquable, Cautionary Tale s’impose déjà comme une référence du genre pour les mois à venir dans un genre musical qui n’a, depuis longtemps, plus besoin de se réinventer pour exister.
Ne passez donc pas à côté de petite merveille de country-folk aux couleurs hivernales mais qui fait un bien fou. A retrouver sur Benzine