Avant de commencer cette chronique, je tiens à préciser qu'elle est la première d'une série basée sur une recommandation d'album que je ferai dorénavant chaque mois. Je demande à qui le désire de me fournir deux mots qui lui ont été inspirés à l'écoute de l'album choisi. Avec les mots récoltés (mis ici en gras), je tenterai d'écrire cette bafouille, que vous aurez, j'espère, le plaisir de lire. J'implore, aussi, votre indulgence devant ma prose poétique. Voici donc le résultat de cette première récolte :
S'il est bien un mot qui caractérise le monde de Geneviève Letarte, c'est le mot poésie. Poétesse, elle l'est, bien sûr, mais surtout chanteuse confidentielle pouvant rappeler un certain Dominique A au féminin. Comme il y a deux faces à une pièce de monnaie, les avis ont divergé sur l'appréciation de son univers musical, quoi de plus naturel ?
La diversité de son approche jazzy et intimiste est surprenante et a été ressentie comme mélancolique pour les fervents du côté pile. Malgré son aspect éclectique, cette oeuvre propose un paysage musical plutôt reposant pour l'esprit. Sa pérégrination, cristalline, faisant par contre, apparaître une lenteur, qui, pour les autres, les amateurs du côté face, a pu sembler loooonnnngue. Son imagerie surréaliste se révélant parfois difficile d'accès, surannée, sophistiquée et pompeuse, voire ampoulée.
Personnellement, j'ai été séduit par les images et tournures de phrases qu'elle nous offre et ne résiste pas à la tentation de vous présenter quelques vers pour que vous puissiez faire votre propre jugement.
Monte, je t'en prie sur le cheval noir du désir / Ne retiens pas sa course, accroche-toi plutôt pour ne pas tomber / Sois brave dans la tempête, vénère le soleil"
C'est explicite, très imagé et symbolique ... une poésie que je ressens ... et elle a la voix qui convient pour ce genre de poèmes. L'aspect kaléidoscopique de sa poétique révèle également un climat voluptueux et inattendu, qui peut, à nouveau, sembler pour certains, empreint de longueurs. L'amertume et une certaine douceur pouvant rappeler, à d'autres, l'automne, et sa langueur.
Le climat champêtre et nonchalant de l'album est souvent contrebalancé par une ambiance de fin de soirée plutôt cosmopolite, et, sa sincérité modeste, qui peut être perçue aussi bien comme une qualité qu'un défaut, révèle une nostalgie et une créativité qui, malgré l'aspect éclectique, polyglotte et international des textes de l'ensemble peuvent paraître naïf. Ce n'est pas pour rien que l'image d'une coccinelle sur des branches est apparue à l'un d'entre vous.
P.S. : Ah oui, j'oubliais, quelqu'un a trouvé cet album plan-plan" je cherche encore ce que cela peut bien vouloir dire, lui seul le sait.
Pour info, voici la liste des participants et les mots qu'ils/elles ont choisi :
Alpha60 (champêtre, nonchalant) - Aurea (poétiques, jazzy) - BoLg DuDe (poétesse, naïve) - Bunny's video (pérégrination, voluptueuse) - cajole91 (poésie, intimiste) - contre-temps (douceur, éclectique) - dagrey (poétique, intimiste) - Dave Brubeck (créatif, jazzy) - Docteur Jivago (poétique, long) - Epitaph (mélancolique, fin de soirée) - JeanG55 (poésie, jazzy) - Khyber (cosmopolite, sophistiquée) - Laughing Stock (Dominique A, féminin) - LongJaneSilver (nostalgie, sincérité) - Mushroom-Man (inattendu, reposant) - Nio-Lynes (surannée, diversité) - nico94 (intimiste, climats) - Ouigfio (automne, amertume) - Pat-project (chanteuse confidentielle) - PaulDenton (lenteur, cristalline) - SombreLune (ampoulé, loooonnnng) - Saint-John (longueurs, langeur) - StéphaneA (international, surprenant) - takeshi29 (modeste (qualité), modeste (défaut) - Théloma (polyglotte, kaléidoscopique) - Toshiba (plan-plan) - YouMeAndTheViolence (surréaliste, pompeux) - youli (branches, coccinelle).
Pour ceux qui découvriraient mon projet, je mets ici le lien vers la liste des recommandations : https://www.senscritique.com/liste/ma_recommandation_musicale_du_mois/3305254