Il semblerait que Will Oldham ait un concurrent sérieux en ce qui concerne le choix des noms hétéroclites de ses projets. Car derrière ce Chappaquiddick Skyline (totalement imprononçable), se cache un certain Joe Pernice, personnage hélas trop discret, ayant tout d'abord sévi à la tête des Scud Mountain Boys ("Pine Box", "Dance The Night Away", "Massachussets") puis, plus récemment, avec les Pernice Brothers pour un unique album ("Overcome By Happiness") L'univers musical de Joe Pernice, qui peut sembler simple au premier coup d'oreille, est en fait un véritable nid douillet dans lequel on s'enfonce petit à petit jusqu'au moment où on ne peut plus s'en extirper. La première fois que l'on découvre un album de l'Américain, on se dit que oui cette pop emplie des années 60 est douce, gentille, mais pas spécialement innovante et nécessaire. Mais, comme d'autres groupes trop peu connus (au hasard les Trash Can Sinastras, Josh Rouse, Cardinal...), c'est en insistant et en réécoutant des dizaines de fois les albums que la magie pernicienne (pernicieuse ?) finit par opérer. Et à ce moment les mélopées deviennent imparables et surtout mettent en avant la voix de Joe, voix à laquelle on pourrait coller des tonnes d'adjectifs (suave, sensuelle, caressante, cajoleuse...) sans hélas rendre compte de l'état dans lequel on se trouve à chaque écoute. (Popnews)