Sorti le 13 octobre 1981, le single Charlotte Sometimes de The Cure est un nouveau joyau de leur discographie après l'exceptionnel A Forest, encapsulant l'essence éthérée et mélancolique qui caractérise tant le groupe. Ce titre, accompagné de sa face B Splintered in Her Head, offre un aperçu de l'évolution du groupe vers des sonorités plus sombres et complexes. Fait intéressant, ces deux morceaux complètement inédit ont pour vocation de remplacer un éventuel single issu de l'album Faith.
Charlotte Sometimes
Charlotte Sometimes s'inspire du roman éponyme de Penelope Farmer, une histoire qui explore les thèmes du dédoublement, de l'isolement et de la confusion identitaire. La chanson capte parfaitement l'atmosphère du livre grâce à une instrumentation enveloppante et des paroles énigmatiques. La mélodie est portée par des synthétiseurs oniriques et une guitare éthérée, tandis que la voix de Robert Smith, empreinte de nostalgie, narre l'histoire de Charlotte, une jeune fille prise entre deux mondes.. La production, riche et texturée, ajoute une dimension presque cinématographique à la chanson, la rendant immédiatement mémorable et émotionnellement chargée.
Splintered in Her Head
Face B du single, Splintered in Her Head se caractérise par une structure plus expérimentale et des sonorités plus inquiétantes et hypnotiques. Les guitares y sont tranchantes, les effets plus prononcés, créant une atmosphère plus oppressante et chaotique. Cette composition illustre le talent de The Cure pour créer des paysages sonores qui peuvent à la fois compléter et intensifier les thèmes de leurs chansons, évoquant par moment le futur chef d'oeuvre Pornography.
Ensemble, Charlotte Sometimes et Splintered in Her Head encapsulent l'essence de ce que The Cure fait de mieux : transformer des réflexions sur la condition humaine en art sonore captivant. Un exemple remarquable de la puissance de la musique post-punk comme forme d'expression artistique et émotionnelle.