Carlos Niño et Miguel Atwood-Ferguson - Chicago Waves (2020)
Un autre album sorti il y a peu chez international Anthem, ils arrivent par vague, un peu comme l’indique le nom de cet album « Chicago Waves » … Un duo à l’œuvre, le percussionniste et créateurs d’images sonores Carlos Niño et le violoniste aux effets colorisés, Miguel Atwood-Ferguson. Les deux ont participés aux albums de Makaya McCraven mais il serait faux de penser qu’ils se seraient rencontrés à cette occasion, puisque leur première production discographique sous la forme de ce duo remonte à 2007, avec l’album « Fill The Heart Shaped Cup ».
Cet enregistrement est « live » et ces Chicago Waves dont on parle représentent l’onde bleue à la surface du lac Michigan, lorsqu’arrive le début de l'hiver, ce nom, dit-on, est spontanément sorti de la bouche de Carlos lorsque le concert s’acheva, bien que la fin du concert intervienne très brusquement à la fin du disque, après l’annonce, cette interruption met fin à la féérie qui s’est peu à peu emparée de l’auditeur, le ramenant d’un coup dans le monde du réel.
L’œuvre est constituée par une suite d’un peu plus d'une quarantaine de minutes, répartie en huit mouvements, disposés harmonieusement sur les deux faces. A l’écoute il est difficile de s’imaginer qu’ils ne sont que deux, mais l’électronique permet de facilement multiplier les potentialités. On devrait parler plutôt d’ambient que de jazz, bien qu’une très large partie de la musique soit essentiellement improvisée et se rattache donc à la façon de faire des jazzmen.
Makaya a gardé les racines, les tempos, le blues et les rythmes, ici nous sommes plutôt partis pour une longue rêverie, sans aspérité, dans un monde contemplatif, éthéré et cotonneux. Pour peu que l’on se laisse aller, difficile de ne pas tomber sous le charme, il reste bien la contrainte de se lever entre les deux faces, mais s’il advient que l’on ne soit pas seul, il se peut que même cet inconvénient incombe à une tierce personne, il est des moments où l’on devient bien petit pour ménager son confort, je le confesse…