Ce pourrait être la musique du bal de promo des princesse Disney, tant l’oeuvre de Patrick Doyle (compositeur attitré de Kenneth Brannagh) a parfaitement assimilé l’univers de la marque aux grandes oreilles. Tout y est, et le titre La Valse Champagne résume à lui seul le rêve de petite fille dans lequel nous plonge le compositeur : des paillettes à la tonne, du strass par pelletée et de la robe de bal exubérante. Que ceux qui rêvent de surprise passent leur chemin, car tout ici est calibré, balisé et sans fausse note aucune. Tellement que pour peu qu’on connaisse le conte, on le verra défiler devant ses yeux au gré des différents éléments qui composent la partition.
Cependant quelque chose cloche, un étrange sentiment de « déjà entendu » qui s’impose un peu plus à chaque morceau. Bien sûr le fait que cette bande originale sonne exclusivement comme une symphonie classique n’y est pas étranger. Non, pour tout auditeur un rien mélomane, la ressemblance avec certaines compositions de Piotr Illitch Tchaïkovski et Jacques Offenbach dérange au début, devient flagrante par la suite. Alors c’est vrai, les compositeurs russe et français restent très réputés pour leurs incroyables balais et opérettes inspirés des contes et légendes les plus célèbres. Mais par moment, la musique de Patrick Doyle semble vouloir franchir la frontière qui sépare l’inspiration du plagiat mais après tout, de la musique de Tchaïkovsky et d’Offenbach sur un film Disney adaptant un célèbre conte, n’était pas une si mauvaise idée. La seule vraie mauvaise idée a été de reprendre certaines des chansons du dessin animé originel. Non seulement c’est inutile, mais on comprend une nouvelle fois qu’Helena Bonham Carter (qui avait déjà chanté dans Sweeney Todd) reste bien meilleure actrice que chanteuse.