Jacques Thollot - Cinq Hops (1978)
Après avoir jeté la girafe à la mer en soixante et onze, voici le quatrième album de Jacques Thollot « Cinq Hops » sorti en soixante-dix-huit sur Free Bird. Je l’ai acheté à sa sortie celui-ci, et il m’a eu ! Il y a une forme de cousinage avec les albums de Steve Lacy de la même période, même si ça n'apparaît pas évident: la création d’une œuvre à part, un univers très personnel et très particulier, quand je l’écoute, je le récite, et il est toujours tout aussi beau, aussi magique, cette impression d’arrêter le temps...
L’écriture est tellement libre et hors des sentiers qu’elle est encore neuve, chaque pièce est une construction unique et fragile, un édifice qui se construit de bric et de broc et qui se maintient droit au fil du temps qui passe. Les artisans-musiciens représentent la fine fleur du renouveau du jazz français d’alors, Jean-Paul Céléa, Michel Graillier, François Jeanneau et François Couturier, rien moins que deux pianistes pour fondre le paysage, et puis Élise Ross dont la voix est ici une pièce essentielle, une flèche pointée vers les cieux.
Il se peut que l’on reste étranger ou de marbre face à cette invitation au voyage, le frisson est nouveau et la route inusitée, mais cela n’a pas vraiment d’importance, voyageur, si cette route n’est pas pour toi, choisis-en une autre et poursuis ton chemin…