Il y a des coups de pied au cul salutaires : celui qui nous intéresse ici s'appelle Jeff Lynne. Sa production apporte un sacré peps aux compositions de George Harrison, qui a visiblement bien profité de ses cinq années de break après le mollasson Gone Troppo. C'est léger et sautillant sans jamais oublier d'être plaisant et mémorable, à mi-chemin entre ELO (This Is Love), les Beatles (When We Was Fab) et les Traveling Wilburys (Got My Mind Set on You). Un album qui colle la banane.
Par contre, si vous ne connaissez que All Things Must Pass, ne vous jetez pas sur Cloud Nine : passer d'un album mystique et épique produit par le grand Phil Spector à un album de pure pop estampillé Jeff Lynne '87 serait un choc des plus raides, comme franchir une trentaine de paliers de décompression d'un coup. Tâtez d'abord le terrain en écoutant un peu d'ELO ou les Wilburys pour domestiquer la grosse caisse chère à Jeff avant d'aborder celui-ci.
Bon, la pochette est immonde. Il faut savoir dépasser les apparences.