Le hasard de l’ordre alphabétique dans mes listes de lecture fait que je retrouve parfois des albums qui se ressemblent. Ainsi, ce nouvel album de Septicflesh, Codex Omega, situé juste à la suite du dernier opus de Samael. Dans le genre « suite de délicatesses », on ne fait pas beaucoup mieux.
Formation grecque de death-metal, Septicflesh s’est depuis un moment lancée, elle aussi, dans le symphonique à grand spectacle: orchestrations massives en appui à des compositions complexes et épiques, grosses voix growl bien méchantes avec quelques passages en clair et des chœurs en pagaille.
Et, pour tout dire, ce Codex Omega est clairement un album à grand spectacle: s’il ne compte que dix pistes et un peu plus de trois quarts d’heure de musique – plus trois remarquables pistes orchestrales sur le CD bonus, qui remixent une ou plusieurs des compositions de l’album – il donne l’impression de durer deux fois plus longtemps.
Ce n’est pas un mal, parce que Septicflesh réalise ici un album de grande qualité, une véritable bande-son baroque pour arrivée de Grands Anciens ou apocalypse zombie (ou les deux). C’est spectaculairement cinématique et, de façon assez étonnante, plutôt varié.
Je pourrais vous dire que telle ou telle piste est meilleure que les autres – disons « Portrait of a Headless Man » ou « Enemy of Truth », mais en vérité, c’est difficile d’en mettre certaines plus haut que d’autres: tout l’album est de haut niveau.
On pourrait peut-être reprocher à Septicflesh d’en faire trop. C’est vrai que Codex Omega ne s’embarrasse pas vraiment de subtilités et donne assez fréquemment dans le bourrinisme hollywoodien. Ça peut paraître lourdingue, mais de mon point de vue, ça fait partie du style. Et puis le symphonique est un genre où il est honnêtement difficile d’en faire trop.
Je recommande d’ailleurs d’écouter cet album dans sa version digipack, les trois pistes orchestrales supplémentaires s’insérant parfaitement dans l’ensemble. Je le recommande même tout court: si on supporte le style death symphonique – avec à la fois beaucoup de death et beaucoup de symphonique – Codex Omega est un must.