Après le succès retentissant de leur premier album, notamment dû au tube Sultans of Swing, Dire Straits travaille d’ores et déjà sur un second album avec toujours la même formation. Mark Knopfler au chant et à la lead guitare, son frangin David à la guitare rythmique, John Illsey à la basse et Pick Withers à la batterie. Communiqué est le dernier album entièrement enregistré par le groupe au complet (David Knopfler s’en ira pendant les sessions de Making Movies).
On retrouve exactement le même style que dans leur premier album. Mark Knopfler est toujours le capitaine du navire et assure l’entièreté des compositions et des paroles. Le reste du groupe, comme à son habitude, ne servira finalement que de support musical à son jeu de guitare et sa voix. Très peu de place est laissée à la batterie ou la guitare rythmique. Et c’est justement un reproche que j’aurai à faire à Communiqué.
On peut admettre que le jeu inimitable de Knopfler s’affine, mais je trouve qu’une certaine redondance vient s’installer dans les compositions. Alors oui, dire que Knopfler puise toujours son style dans le blues 50’s, c’est débile, ce n’est pas un défaut, au contraire, il l’use parfaitement. Mon réel souci avec Communiqué, même si j’apprécie cet album, c’est qu’on retrouve exactement les mêmes gimmicks que sur Dire Straits premier du nom, mais avec des morceaux moins marquants. C’est très simple, Dire Straits et Communiqué s’ouvrent exactement de la même façon. La guitare de Knopfler avec un delay très fort jouant un riff bluesy, puis l’arrivé simultanée des autres instruments avec une rythmique assez punch. Alors oui, tout comme Down the Waterline qui ouvrait le premier album, Once Upon a Time in the West est une excellente ouverture à Communiqué et je sais que beaucoup considèrent ce morceau comme l’un des meilleurs du groupe. Mais ça laisse quand même un indice de la répétition orchestrée par Communiqué.
Pour moi, c’est clairement l’album mineur de Dire Straits, trop calme, trop gentil pour véritablement bousculer l’auditeur. L’album est sans réelle nouveauté pour quiconque ayant écouté le précédent et quand on voit les génies de compositions qui suivront dans les 80’s, Communiqué, c’est vraiment l’album de seconde zone.
Après, je ne dis pas non plus que c’est un mauvais album. Loin de là, il offre son lot de bons morceaux, notamment Lady Writer dont l’outro demeure jouissive. La rythmique de Single Handed Sailor est percutante et j’aime beaucoup la conclusion de l’album par Follow Me Home, toute en sensualité et grâce. Et même si je ne suis pas un immense fan de Once Upon a Time in the West (dans le sens où je ne l’élève pas au rang des meilleurs morceaux du groupe), il n’en demeure pas moins une excellente chanson au refrain vraiment entraînant et au solo super bien calibré.
Mais voilà, comme je l’explique depuis plusieurs paragraphes, Communiqué, c’est vraiment pas l’album que je retiendrai de Dire Straits. Pour moi, le groupe a deux périodes, la première de 1977 à 1980 avec un style très blues où la rythmique tient un rôle très important et avec toujours la même formation d’instruments (dont pour moi, Making Movies est la quintessence) ; puis une période plus poussée vers l’expérimentation, beaucoup plus riche en instruments avec Love Over Gold, Brothers in Arms et On Every Street, période que je préfère largement aux débuts du groupe. Donc comprenez mon ressenti avec Communiqué, c’est pour moi, l’album le moins marquant de leur période la moins intéressante, pas étonnant que ce soit celui que j’apprécie le moins.
Mais, il reste un album de qualité tout à fait appréciable avec ses quelques moments de gloires. Mais, à remettre dans la discographie du groupe, c’est clairement celui qui me charme le moins.